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L’affaire de Road Hill House

Un livre de Kate Summerscale.
Paru en mai 2008 aux éditions Christian Bourgois.

road hill house

En 1860 dans un petit village anglais, le petit Saville Kent disparaît de son lit au lendemain d’une nuit pourtant très calme. Les recherches s’organisent dans la propriété des Kent. Mais quelques heures plus tard, le corps du jeune garçon d’à peine cinq ans est retrouvé dans les latrines des domestiques recouvert de sang. Les habitants de cette grande demeure du Wiltshire doivent rapidement se rendre à l’évidence: Saville a été assassiné et le meurtrier est forcément l’un d’entre eux. Les rumeurs vont bon train sur cette famille à l’apparence tranquille et sans histoire. La presse, en plein essor à cette période, se fait rapidement le relais des plus terribles hypothèses et relatent les moindres détails de l’enquête. Bientôt l’enquête piétine et c’est le détective de Scotland Yard, Jack Wicher qui est envoyé pour tenter de l’élucider.

Ce livre est tout à fait étonnant et particulièrement intéresant. Moi qui aime beaucoup les romans policiers, j’ai été servi. En réalité, il ne s’agit pas d’un roman policier, mais bien de l’enquête historique sur le meurtre de ce jeune garçon que tout le monde semblait pourtant aimer. Kate Summerscale nous fait remonter le temps à travers des documents d’archives (presse, rapports d’enquête, rapports d’autopsie, …) à une époque où la figure du détective n’en est encore qu’à ses débuts. C’est l’époque des premières histoires de Sherlock Holmes et de tous ces acolytes. Cette histoire a d’ailleurs inspiré de nombreux grands auteurs anglais du XIXème siècle. Le contexte historique est admirablement dépeint. On se retouve sans s’en rendre compte dans ce comté du Wiltshire dans la demeure des Kent à l’époque victorienne. Tout y est relaté, le prix des denrées, les habitudes des gens vivant aux alentours de Road Hill House, les premiers succès de la presse, les rumeurs, les protagonistes, les histoires de famille, … On est plongé auxcoeur de l’enquête, elle avance pas à pas sous notre regard.
Une enquête particulièrement riche historiquement parlant et passionante.

De Niro’s Game

Un roman de Rawi Hage.
Paru en septembre 2008 aux éditions Denoël.

De niro game

Début des années 1980. Bassam et Georges sont deux amis d’enfance. Ils survivent comme ils peuvent dans un Beyrouth dévasté par les bombes. Un peu voyou, vivant de menus larcins, les jours se suivent pour les deux jeunes hommes comme les alertes à la bombe. Ils rêvent de jours meilleurs jusqu’au jour où Georges s’engage dans la milice. Progressivement, les deux amis s’éloignent l’un de l’autre, Bassam rêve de vivre à l’étranger alors que Georges combat dans la milice chrétienne…

Georges et Bassam sont deux petits voyous qui vivent comme ils le peuvent de leurs petits larcins et de leurs petits boulots. Ils passent leurs nuits dans des fêtes où les filles manquent mais l’alcool coule à flot. Tout ne serait pas si terrible si on n’était pas à Beyrouth dans les années 1980 alors que la guerre fait rage, que les alertes à la bombe se succèdent et que les cadavres pleuvent.
Un jour qu’ils s’ennuient et qu’ils ont besoin d’argent, ils décident de monter un gros coup. Il est question de détourner la recette de la salle de jeu où travaille Georges. Mais l’argent ne fait pas tout. Georges est de plus en plus attiré par les milices chrétiennes alors que Bassam rêve d’évasion, de Rome ou de Paris.
L’écriture est belle et puissante, mais dure et noire. L’histoire est noire, pessimiste, un peu trop pour moi. Je n’ai pourtant pas eu de mal à me plonger dans le roman et à le lire jusqu’au bout. Mais l’atmosphère est trop pesante et sans espoir. Et puis les personnages se sont créés une carapace, certes nécessaire dans le contexte, mais qui rend leur regard sur les événements d’une froideur extrême. Et la fin m’a quelque peu déçue, je m’y attendais vraiment fortement.
Un roman très dur et pessimiste, une écriture puissante, mais qui n’ont pas su me séduire…

Hage Rawi, De Niro’s Game, éditions Denoël, 2008, 262 pages.

Une si jolie robe

Un roman de Fan Wu.
Paru en août 2008.

Une si jolie robe

Canton, 1990. Ming, 17 ans, débute ses études universitaires. Un soir alors qu’elle se sent seul, elle monte sur le toit des dortoirs pour jouer du violon. C’est là que pour la première fois elle rencontre Miao Yan. Cette dernière a quelques années de plus que Ming. Pour les deux jeunes femmes, l’attirance est immédiate et pourtant tout les oppose. Alors que Ming est une élève sérieuse et travailleuse, Yan se laisse vivre et aime faire la fête tard dans la nuit.
Ming est jeune femme naïve qui connaît bien peu de choses de la vie. Surprotégée par ses parents professeurs exilés au fin fond de la campagne durant la révolution culturelle, elle s’est réfugiée dans le monde des livres. Alors que Yan est une jeune femme belle, provocante et manipulatrice. Cette rencontre marquera à jamais la vie de Ming…

Toute l’histoire tourne autour de l’ambiguité de la relation des deux jeunes femmes. En fait, il s’agit un peu de l’histoire de toutes les amitiés adolescentes alors que l’on se cherche, que l’on ne se connait pas encore mais que les hormones nous jouent déja des tours.
L’écriture est douce et fluide, très féminine, très européenne, malgré les origines de l’auteur. Mais comme les romans asiatique, il est écrit tout en douceur, en subtilité, comme les sentiments naissant qu’il dépeint.
Cette amitié orignale n’est pas le seul attrait du roman. A travers, ces deux jeunes femmes, c’est toute l’éducation des jeunes femmes en Chine, pleine de naïveté et de tabous, qui nous est dépeinte. Et j’en suis parfois resté bouche bée…
Un superbe roman que je ne suis pas prête d’oublier. Un véritable coup de coeur…

Wu Fan, Une si jolie robe, Picquier Grand format, 2008, 286 pages.

Les oubliés de Vulcain

Un roman de Danielle Martinigol.
Paru en 1995 chez Livre de Poche Jeunesse.

Vulcain

Charley est un jeune homme de 15 ans. Il a toujours vécu à l’Usine avec Clara et Jim pour s’occuper de lui. Le jour de son quinzième anniversaire, il apprend qu’il n’est un garçon pas comme les autres. Son corps a été amélioré pour survivre dans les conditions les plus difficiles de la conquête spatiale.
Choqué, révolté, Charley décide de s’enfuir. Sa seule issue est de partir avec les bennes à ordures. Il atterrit sur Vulcain, la planète-poubelle des Trente Mondes. Là, il est accueilli par un peuple étrange de trieurs et de recycleurs qui survivent tant bien que mal sur cette planète hostile. Charley fait la connaissance de Jani, une Dech, puis de Morvan, le fils d’Ord Caadfard. Il ne cachera pas longtemps qui il est à ses amis…

Un roman de science fiction pour adolescent que j’ai lu pour la première fois lorsque j’avais une douzaine d’années. Il fait parti des livres qui m’avait touché étant jeune et que j’ai retrouvé chez mes parents durant l’été. J’en ai donc profité pour le relire et me refaire un avis.
Vulcain est une planète vraiment particulière et son peuple divisé est pourtant touchant. Charley est un adolescent en pleine crise qui en outre découvre qu’il n’est pas comme les autres. Il va devoir accepter son identité et se découvrir progressivement.
L’histoire est simple, bien trouvée et efficace. C’est tout un monde que l’on découvre à travers Vulcain et ses habitants…
Une belle quête d’identité, une histoire sympathique…

Martinigol Danielle, Les oubliés de Vulcain, Le livre de poche jeunesse, 187 pages, 1995.

Le maître a de plus en plus d’humour

Un roman de Mo Yan.
Paru en 2005 aux éditions du Seuil collection Points.

maitre humour

A moins d’un mois de sa retraite, Ding Sihikou est licencié. L’usine fait faillite. Tout son monde s’effondre. Il traîne pendant des jours sans savoir ce qu’il va pouvoir faire du reste de sa vie. Il faut bien qu’il nourrisse sa femme…
Mais un jour, au cours d’une promenade au bord du lac, c’est la révélation. Il trouve un vieux bus abandonné au milieu de la forêt et décide de le restaurer pour en faire son gagne pain. Un gagne pain bien particulier en fait et à la limite du légal mais quoi qu’il en soit maître Ding retrouve le sourire…

Comment se remettre d’une déception littéraire? Demander conseil à Arnaud… Il me fallait quelque chose de totalement différent. Et la littérature asiatique, voilà bien longtemps que je ne m’y était plus plongée. C’est donc avec plaisir et sans aucune attente que j’ai ouvert ce livre.
Il s’agit d’un court roman bien sympathique, sans prétention, à l’humour un brin décalé… Une satire du régime chinois et de la société chinoise contemporaine.
Un petit roman à lire un jour de vague à l’âme…

Yan Mo, Le maître a de plus en plus d’humour, Points Seuil, 2005, 108 pages.

La fille du pasteur Cullen

Un roman de Sonia Marmen
Publié en mars 2007 aux éditions France Loisirs.

fille cullen

Début du XIXème siècle. Dana est la fille du pasteur du petit bourg écossais de Kirkcaldy. C’est la petite protégée de la famille, la fille sage aux yeux vairons à qui une maladie infantile a laissé un pied bot. A l’âge de seize ans, c’est le drame. Son frère Jonat qui l’avait veillé et soigné jour et nuit durant sa maladie, quitte la maison suite à une dispute avec son père et est retrouvé mort quelques jours plus tard dans la capitale anglaise. Pour sa jeune soeur, la blessure ne se refermera jamais.
Inquiète pour son avenir, sa mère l’envoie chez sa tante à Edimbourg qui a deux jeunes garçons en âge de se marier. Progressivement, elle tisse des liens avec Timmy, bien qu’elle ne comprenne pas toujours leur relation. Puis elle fait la connaissance du chirugien Francis Seton…

Que dire de ce splendide roman de plus de 900 pages! Une merveille! Malgré son nombre de pages, jamais on ne s’ennuie, jamais le rythme ne s’essouffle. Tout est réuni pour en faire un roman inoubliable: une magnifique histoire d’amour, une Edimbourg enbrumée au début du XIXème siècle, des d’inquiétantes promenades nocturnes dans les cimetières, le milieu de la chirurgie dans un siècle qui ne l’accepte pas encore, la passion des livres… Ce roman est tout à la fois une fresque historique de l’Ecosse au début du XIXème siècle, un roman policier, une romance, le portrait d’une famille déchirée par la confrontation entre la religion et la libre pensée, l’histoire des difficiles débuts de la chirurgie.
J’ai particulièrement apprécié les descriptions des difficultés des chirurgiens dans ce siècle où ils ne sont pas encore vraiment reconnus. La bataille qu’ils ont mené contre les préjugés et l’Eglise pour avoir le droit de pratiquer des autopsies afin de découvrir comment sauver des vies.
J’ai adoré le personnage de Dana. Cette jeune fille sage et prude qui grandit et devient une femme. Son ouverture d’esprit alors qu’elle a été élevée dans le plus strict respect des règles religieuses qu’imposait son père à la famille. Cette jeune femme qui croit ne pas pouvoir plaire avec son pied bot et ses yeux vairons et qui pourtant fait tourner les têtes. C’est en quelque sorte tout son parcours initiatique à travers les affres de l’amour que l’on suit.
J’ai absolument adoré l’écriture de Sonia Marmen. Une écriture juste et délicate qui sait se faire violente ou sensuelle lorsqu’il le faut. Un niveau de langue qui colle absolument au contexte historique – ce que je ne rertouve pas très souvent et qui a souvent tendance à m’énerver. Une atmosphère historique très bien décrite et très bien documentée.
Un pur chef d’oeuvre, un énorme coup de coeur. Des semaines après sa lecture, je n’arrive toujours pas à faire sortir de ma tête les images qu’il y a insinué…

C’est Allie qui m’a donné envie de lire ce roman, il y a bien longtemps. Alors lorsque par hasard, je l’ai vu dans mon catalogue France Loisirs, je n’ai pas su résister.

Marmen Sonia, La fille du pasteur Cullen, éditions France Loisirs, 2007, 911 pages.

Le temps de la sorcière

Un roman d’Arni Thorarinsson.
Paru en 2007 aux éditions Métailié Noir.

Einar était journaliste à Reykjavik. Mais son impertinence et un bon penchant pour la bouteille, l’ont mené droit à l’exil au nord de l’Islande dans la nouvelle agence de la petite ville d’Akureyri. Il décide d’arrêter l’alcool et de mettre sa vie de côté sa vie, et essaie tant bien que mal de survivre dans cet endroit isolé où il ne se passe jamais rien. Il se retrouve à devoir cohabiter avec son ancien patron Asbjörn qu’il ne pouvait supporter. Pourtant dans ce grand nul part, l’arrivée en masse d’émigrés boulversent la vie tranquille. Le petit chien chéri de la femme d’Asbjörn disparait mystérieusement, des bagarres éclatent dans les bars, une vielle dame téléphone à Einar pour lui dire que la soi-disant mort accidentelle de sa fille arrange bien les affaires de son gendre et des adolescents se suicident… Einar enquête et découvre une micro société gangrénée par la corruption, la drogue et le népotisme.

J’ai choisi ce roman un peu au hasard dans ma petite librairie de quartier, un jour où j’avais très envie de lire un roman noir. Mais je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal avec celui-ci. Une fois le livre refermé, j’ai finalement bien aimé l’histoire, mais le début m’a paru particulièrement laborieux. Il ne se passe pour ainsi dire rien à Akureyri et dans sa région. Des bagarres, un chien disparait, un accident durant une excursion d’entreprise, rien que du relativement banal. Je n’ai pas particulièrement aimé le style, on peut même dire que j’ai été rebutée par certaines tournures (erreurs de traduction ou style de l’auteur?). Je n’ai pas non plus aimé toute la première partie de « présentation » du contexte d’Akureyri: problèmes sociaux, racisme, soucis environnementaux, critiques de tous les supérieurs d’Einar. Les personnages ne me sont pas apparus comme très attachants. Et pourtant, je me suis accrochée. J’aurai pu refermer ce livre assez rapidement, mais finalement quelque chose m’en a empêché. A partir du moment où l’histoire débute vraiment (mais on a dépassé la première moitié du livre), je me suis laissée prendre au jeu. La fin m’a donc semblé bien meilleure que le début.
A lire donc si on aime les romans qui traitent de problèmes sociaux dans une région enclavée, ce roman me paraissant plus proche d’un tableau plutôt noir de la société islandaise que d’un bon policier…

Le vampire de Ropraz

Un roman de Jacques Chessex.
Paru en 2007 aux éditions Grasset.

En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d’une méningite. Un matin, on trouve le couvercle du cercueil soulevé, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Horreur. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme, chacun épiant l’autre au coeur de l’hiver…

Pour commencer, j’ai envie de dire « âme sensible s’abstenir ». Le récit est très cru, très froid, quasi-journalistique. J’ai vraiment aimé l’écriture de Jacques Chessex que j’ai trouvé à la fois puissante et en même temps simple et épuré, telle une chronique. Contrairement à d’autres lecteurs, je n’ai pas trouvé le récit trop court, parce que justement il s’agit d’une sorte de chronique et on le comprend dès les premières phrases.

L’histoire est tirée d’un fait divers réel de la région natale de l’auteur. Elle se déroule dans une vallée suisse entre février et décembre 1903. Une jeune fille meurt de manière naturelle. Mais le lendemain de son enterrement, le cercueil est ouvert et le corps a été profané et mutilé. Commence alors une véritable chasse à l’homme. Les accusations fusent. Dans ces petits villages de vallée, le huis clos est vite oppressant. La vindicte populaire grogne… Le coupable idéal est rapidement trouvé.

L’atmosphère de l’époque dans ces vallées retirées me semble vraiment très bien retranscrite par l’auteur. L’obscurantisme de ces populations est décrit avec méticulosité… Mention spéciale pour la fin qui rend le livre encore plus terrible!

Un court livre vraiment très cru mais que j’ai vraiment beaucoup aimé…

L’espionne du Roi-Soleil

Un roman jeunesse d’Annie Pietri
Paru en 2002.

A la mort de son mari, la marquise de Maison Dieu se retrouve seule avec ses trois enfants : Alix, Clémence et Louis-Étienne. Les affaires de la famille sont confiées au baron de Grenois, le frère du marquis. Ce personnage infâme se révèle être prêt à tout pour s’approprier la fortune de sa belle-soeur. Les prières de Clémence sont impuissantes face à son ignominie. Alors Alix décide de se battre et se rend à la cour. Parviendra-t-elle à convaincre le roi de leur venir en aide?

Ma première lecture de l’année est un roman jeunesse. Voilà bien longtemps que je n’en avais plus lu et avec L’espionne du Roi-Soleil j’ai vraiment été agréablement surprise.Le livre en soit est plutôt épais pour un livre jeunesse – 409 pages – mais il se lit très facilement grâce au suspens qui s’en dégage. Le vocabulaire est riche et l’époque vraiment bien décrite. On est plongé dans la vie d’une famille de la haute noblesse alors que la cour s’installe tout doucement à Versailles dans un château qui n’est pas entièrement terminé…L’histoire est vraiment bien menée, les rebondissement nombreux, on veut toujours aller plus loin, savoir ce qu’il va advenir d’Alix et de sa famille face à son oncle. En effet, ce dernier est prêt à tout pour assouvir son rêve de puissance et de richesse. Mais Alix a plus d’un tour dans son sac…Un très beau roman à lire absolument …

Auprès de moi toujours

Un roman de Kazuo Ishiguro
Paru en 2006 aux éditions des Deux Terres.

Auprès de moi toujours

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham, une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.
Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d’une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes.

Que dire de ce roman sans en dire trop. La quatrième de couverture est en cela parfait,- pour une fois -, il n’en dit ni trop peu, ni trop et laisse au livre tout son mystère. C’est avant tout ce mystère que j’ai adoré. On entre dans l’histoire sans jamais y être totalement, on ne sait pas exactement de quoi parle Kath, on essaie de s’imaginer à quoi correspond cette fameuse école et pourquoi ces enfants sont sur-protégés et qualifié d’êtres à part. Ce n’est que très progressivement que l’on comprend, bribes par bribes, de quoi il s’agit. Et ne compter pas sur moi pour vous révéler le fin mot de l’histoire… ça en gâcherait toute votre lecture.
Un roman que je recommande chaudement à tous ceux qui aime les romans d’anticipation – mais pas seulement parce que moi je n’aime pas du tout l’anticipation d’habitude – et à tous ceux qui aime la littérature japonaise Même si l’auteur habite en Angleterre, on y retrouve cette pureté, cette blancheur si caractéristique de cette littérature et que j’apprécie particulièrement.
Ishiguro Kazuo, Auprès de moi toujours, éditions des Deux Terres, 2006, 440 pages.