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L’affaire de Road Hill House

Un livre de Kate Summerscale.
Paru en mai 2008 aux éditions Christian Bourgois.

road hill house

En 1860 dans un petit village anglais, le petit Saville Kent disparaît de son lit au lendemain d’une nuit pourtant très calme. Les recherches s’organisent dans la propriété des Kent. Mais quelques heures plus tard, le corps du jeune garçon d’à peine cinq ans est retrouvé dans les latrines des domestiques recouvert de sang. Les habitants de cette grande demeure du Wiltshire doivent rapidement se rendre à l’évidence: Saville a été assassiné et le meurtrier est forcément l’un d’entre eux. Les rumeurs vont bon train sur cette famille à l’apparence tranquille et sans histoire. La presse, en plein essor à cette période, se fait rapidement le relais des plus terribles hypothèses et relatent les moindres détails de l’enquête. Bientôt l’enquête piétine et c’est le détective de Scotland Yard, Jack Wicher qui est envoyé pour tenter de l’élucider.

Ce livre est tout à fait étonnant et particulièrement intéresant. Moi qui aime beaucoup les romans policiers, j’ai été servi. En réalité, il ne s’agit pas d’un roman policier, mais bien de l’enquête historique sur le meurtre de ce jeune garçon que tout le monde semblait pourtant aimer. Kate Summerscale nous fait remonter le temps à travers des documents d’archives (presse, rapports d’enquête, rapports d’autopsie, …) à une époque où la figure du détective n’en est encore qu’à ses débuts. C’est l’époque des premières histoires de Sherlock Holmes et de tous ces acolytes. Cette histoire a d’ailleurs inspiré de nombreux grands auteurs anglais du XIXème siècle. Le contexte historique est admirablement dépeint. On se retouve sans s’en rendre compte dans ce comté du Wiltshire dans la demeure des Kent à l’époque victorienne. Tout y est relaté, le prix des denrées, les habitudes des gens vivant aux alentours de Road Hill House, les premiers succès de la presse, les rumeurs, les protagonistes, les histoires de famille, … On est plongé auxcoeur de l’enquête, elle avance pas à pas sous notre regard.
Une enquête particulièrement riche historiquement parlant et passionante.

Le temps de la sorcière

Un roman d’Arni Thorarinsson.
Paru en 2007 aux éditions Métailié Noir.

Einar était journaliste à Reykjavik. Mais son impertinence et un bon penchant pour la bouteille, l’ont mené droit à l’exil au nord de l’Islande dans la nouvelle agence de la petite ville d’Akureyri. Il décide d’arrêter l’alcool et de mettre sa vie de côté sa vie, et essaie tant bien que mal de survivre dans cet endroit isolé où il ne se passe jamais rien. Il se retrouve à devoir cohabiter avec son ancien patron Asbjörn qu’il ne pouvait supporter. Pourtant dans ce grand nul part, l’arrivée en masse d’émigrés boulversent la vie tranquille. Le petit chien chéri de la femme d’Asbjörn disparait mystérieusement, des bagarres éclatent dans les bars, une vielle dame téléphone à Einar pour lui dire que la soi-disant mort accidentelle de sa fille arrange bien les affaires de son gendre et des adolescents se suicident… Einar enquête et découvre une micro société gangrénée par la corruption, la drogue et le népotisme.

J’ai choisi ce roman un peu au hasard dans ma petite librairie de quartier, un jour où j’avais très envie de lire un roman noir. Mais je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal avec celui-ci. Une fois le livre refermé, j’ai finalement bien aimé l’histoire, mais le début m’a paru particulièrement laborieux. Il ne se passe pour ainsi dire rien à Akureyri et dans sa région. Des bagarres, un chien disparait, un accident durant une excursion d’entreprise, rien que du relativement banal. Je n’ai pas particulièrement aimé le style, on peut même dire que j’ai été rebutée par certaines tournures (erreurs de traduction ou style de l’auteur?). Je n’ai pas non plus aimé toute la première partie de « présentation » du contexte d’Akureyri: problèmes sociaux, racisme, soucis environnementaux, critiques de tous les supérieurs d’Einar. Les personnages ne me sont pas apparus comme très attachants. Et pourtant, je me suis accrochée. J’aurai pu refermer ce livre assez rapidement, mais finalement quelque chose m’en a empêché. A partir du moment où l’histoire débute vraiment (mais on a dépassé la première moitié du livre), je me suis laissée prendre au jeu. La fin m’a donc semblé bien meilleure que le début.
A lire donc si on aime les romans qui traitent de problèmes sociaux dans une région enclavée, ce roman me paraissant plus proche d’un tableau plutôt noir de la société islandaise que d’un bon policier…

Mon petit doigt m’a dit…

Un film de Pascal Thomas adapté d’un roman d’Agatha Christie.
Avec Catherine Frot et André Dussolier.
Sortie en avril 2005.

Mon petit doigt m’a dit de Pascal Thomas

Prudence et Bélissaire Berseford rendent visite à leur vieille tante Ada dans sa maison de retraite. Mais tante Ada n’a plus tout sa tête, ou plutôt elle fait croire à qui veut l’entendre qu’elle n’a plus tout sa tête pour être bien tranquille. Prudence est chassée sans ménagement de la discussion. Elle part donc à la découverte de l’établissement. C’est là qu’elle rencontre Rose Evangelista qui lui pose une bien drôle de question « Etait-ce votre pauvre enfant? ». Prudence est intriguée.

Quelques semaines plus tard, Rose Evangelista quitte précipitamment la maison de retraite. Il n’e faut pas plus à Prudence pour se lancer dans une enquête…

Mon petit doigt m’a dit est un film dans lequel on se laisse très facilement entraîner. C’est un policier frais et drôle. Entre conte et poésie, les paysages sont tout simplement splendides, notamment le cadre de la maison des Beresford et celui de la maison des Evangelista. Le jeu des acteurs est parfait: Prudence (Catherine Frot) mêne l’enquête, en femme curieuse, têtue et intuitive, et rien ne peut l’en dissuader, surtout pas son mari Bélissaire (André Dussolier) qui ne peut que la soutenir. Les dialogues sont particulièrement savoureux et la petite musique du film, nous tourne dans la tête pendant des jours ! Il s’agit d’un film un peu hors norme mêlé de fantaisie et de mystère.

Une savoureuse adaptation du roman d’Agatha Christie, un divertissement exquis à voir absolument…