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La route du thé et des fleurs

Un récit de voyage de Robert Fortune.
Première parution de l’édition originale en 1852
Paru en 2001 aux éditions Petite Bibliothèque Payot.

La route du thé et des fleurs

Robert Fortune (1813 – 1880) est un botaniste écossais.  A  la fin des années 1840, c’est lui que la couronne d’Angleterre a dépêché pour « voler » des plants de thés en Chine afin de les implanter en Inde, sur les contreforts de l’Himalaya. Il s’agit de son journal de voyage, dans lequel il raconte étapes par étapes, ses ressentis, ses aprioris, ses techniques, ses aventures,…

Ce n’est plus un secret, le thé est une de mes passions. C’est avec beaucoup de joie que je me suis plongée dans ce récit de voyage.  J’avoue que j’attendais beaucoup de ce récit et que j’ai été quelque peu déçue par son manque de technicité.

C’est un très beau récit de voyage. Robert Fortune nous décrit bien ce que pouvait être la vie en Chine dans les contrées qu’il visite. On y comprend notamment beaucoup sur la perception que les Chinois avaient des étrangers occidentaux, mais aussi la vision qu’avaient les occidentaux, à travers le regard de Robert Fortune, des Chinois. C’est avec beaucoup de plaisir que l’on découvre les moeurs des uns et des autres. Mais Robert Fortune n’y parle pas que de thés. Il nous mène aussi à la quête de plantes et d’arbres encore inconnus en Europe à cette période. Il envoie les graines et les jeunes plants directement en Angleterre ou plus régulièrement par bateau en Inde. Je tiens aussi à souligner la beauté des paysages décrits, on voyage vraiment depuis notre salon…

Ce qui m’a un peu déçue, c’est l’absence de certains chapitres du manuscrit d’origine. Toute la partie sur l’aspect plus technique de la théiculture et des techniques de dégustations de l’époque n’a pas été retranscrites. Il en résulte donc un livre très peu technique, très descriptif, à la portée de tous. On peut toujours espérer une édition complète un jour…

Un beau voyage au pays du thé à la portée de tous…

Fortune Robert, La route du thé et des fleurs, Petite bibliothèque Payot, 2001, 206 pages.

Pig Island

Un roman de Mo Hayder.
Paru en octobre 2006 aux éditions Presse de la Cité.

Pig Island

Joe Oakes, dit Oakesy, est un journaliste qui gagne sa vie en démystifiant de prétendus phénomènes paranormaux. Suite à la difusion sur internet d’une vidéo d’une drôle de créature sur une plage déserte de Pig Island, Joe décide de mener l’enquête. Les habitants de la côte en face de l’île les accusent des pires sévices, de pactiser avec le diable et les relents putrides de leurs expériences arrivent parfois jusque chez eux.  Mais ce n’est pas là, la seule raison de son passage sur l’île. Il aimerait avant tout savoir ce qu’est devenu Malachi Dove, un charlatan à qui il avait  eu affaire plus jeune. Sur Pig Island, il rencontre la trentaine d’illuminés qui vivent encore selon les principes d’un Malachi Dove depuis longtemps disparu. Enfin c’est ce qu’ils veulent faire croire...

Voilà bien longtemps que j’avais envie de découvrir la plume de Mo Hayder. Moi qui aime les thrillers, j’ai été servie. J’ai eu la nette impression que le roman se découpait en deux parties distinctes: la visite d’Oakes sur l’île et ses conséquences. Pig Island a très bien su me tenir en haleine, les rebondissements sont nombreux, l’histoire est portée par un rythme plutôt prenant, mais malgré tout je m’attendais fortement à  la chute de l’histoire. Quant à l’écriture de Mo Hayder, j’ai été plutôt déçue. On est dans un style très concis – sujet, verbe, complément – très journalistique, très américain. Sortant tout juste d’un roman de Karin Slaugther, la plume m’a semblé assez fade en comparaison.

Il n’empêche que Mo Hayder a des idées! Elle nous emmène loin, très loin dans la perversion. Je verrai très bien ce roman porté sur grand écran. C’est un très bon thriller pour un moment de détente…

Hayder Mo, Pig Island, Presses de la cité, éditions Pocket, 2007, 469 pages.

Auprès de moi toujours

Un roman de Kazuo Ishiguro
Paru en 2006 aux éditions des Deux Terres.

Auprès de moi toujours

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham, une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.
Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d’une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes.

Que dire de ce roman sans en dire trop. La quatrième de couverture est en cela parfait,- pour une fois -, il n’en dit ni trop peu, ni trop et laisse au livre tout son mystère. C’est avant tout ce mystère que j’ai adoré. On entre dans l’histoire sans jamais y être totalement, on ne sait pas exactement de quoi parle Kath, on essaie de s’imaginer à quoi correspond cette fameuse école et pourquoi ces enfants sont sur-protégés et qualifié d’êtres à part. Ce n’est que très progressivement que l’on comprend, bribes par bribes, de quoi il s’agit. Et ne compter pas sur moi pour vous révéler le fin mot de l’histoire… ça en gâcherait toute votre lecture.
Un roman que je recommande chaudement à tous ceux qui aime les romans d’anticipation – mais pas seulement parce que moi je n’aime pas du tout l’anticipation d’habitude – et à tous ceux qui aime la littérature japonaise Même si l’auteur habite en Angleterre, on y retrouve cette pureté, cette blancheur si caractéristique de cette littérature et que j’apprécie particulièrement.
Ishiguro Kazuo, Auprès de moi toujours, éditions des Deux Terres, 2006, 440 pages.

Les témoins

Un film de Brian Gilbert.
Sortie en 2004.

A Ashby Wake, une petite ville de la campagne anglaise, la découverte des ruines enfouies d’une église du premier siècle révèle une scène unique : la croix du Christ tourne le dos à la nef et fait face à un étrange bas-relief représentant une assemblée de personnages venus observer le supplice.
Le même jour, non loin de là, Cassie, une jeune touriste américaine, se fait renverser par une voiture et perd la mémoire. Hébergée par une famille d’Ashby Wake, Cassie devient la victime d’étranges et terrifiantes visions.

Un très bon film à suspence. Ce soir-là, pour une fois, mon Coeur avait envie de regarder un film d’horreur – par horreur ne voyez pas le truc bien glauque, mais plutôt quelque chose de dépaysant avec une bonne dose de paranormal – et ce film était vraiment idéal.
Cassie a perdu la mémoire et ne se souvient de rien. Mais elle devient très vite la victime de visions et d’une assemblée de personnes qui ne cesse de tourner autour d’elle et des enfants de la famille d’Ashby Wake qu’elle surveille. Le père de la famille travaille sur le site archéologique où on a trouvé le fameux bas-relief. L’intrigue est bien ficelée, on ne cesse de se poser tout un tas de questions.
Un bon film pour se faire une petite frayeur un soir bien installé dans son canapé…

Jane Eyre

Un livre de Charlotte Brontë.
Première parution en 1848.

Jane Eyre de Charlotte Brontë

 

Jane Eyre est orpheline. Elle a passé son enfance dans le triste pensionnat de Lowood. A sa majorité, Jane est engagée comme gouvernante de la jeune Adèle chez le riche Comte de Rochester. Edward Rochester est un homme sombre qui erre mystérieusement dans son immense demeure. Pour Jane, le contact avec le comte n’est pas facile.

Mais petit à petit, elle se sent attiré par ce personnage énigmatique. Finalement, Edward Rochester aussi s’attache à la gouvernante de sa fille et l’apprécie de plus en plus. Une véritable passion s’installe entre les deux jeunes gens. Mais le jour de leur mariage, un étranger interrompt la cérémonie pour révéler le terrible secret d’Edward Rochetser.

Voici un des grands classiques de la littérature anglaise, une des plus belle histoire d’amour qu’il m’ait été donné de lire. Ce  magnifique roman nous plonge dans l’Angleterre du milieu du XIXème siècle. Au pensionnat, la vie de notre orpheline n’a pas été facile. Quitter cet endroit à sa majorité est un soulagement autant qu’un déchirement car des amies demeurent encore en ce lieu. Les paysages sont splendides. Le chateau d’Edward Rochetser est l’image même qu’on se fait d’un chateau à cet époque: froid, lugubre, gothique et pourtant magnifique.

L’histoire est très bien écrite. Elle tirerait son origine dans la jeunesse tourmentée de l’auteur. Malgré son grand nombre de pages, la lecture est facile. On est emporté dans l’histoire de Jane et on la suit en haletant. Un roman tout ce qu’il y a de plus romantique sans pour autant tomber dans les clichés ; bien au contraire, tout est simple, tout est pur, les personnages eux-même ne sont pas beaux et parfaits mais tout simplement humains.

Une magnifique et émouvante histoire à lire et à relire.

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Et pour les curieux: