Voici ma nouvelle lecture: Avant d’aller dormir de S. J. Watson. Un bon thriller, ça va me changer!
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2009
Un roman de Monika Feth.
Publié en février 2008 aux éditions Hachette Black Moon.
Feth Monika, Le cueilleur de Fraises, Tome 1 des aventures de Jette, Hachette Black Moon, février 2008, 417 pages.
2009
Un roman de Kazuo Ishiguro.
Paru en juin 2009 aux éditions Folio Gallimard.
Etsuko est une Japonaise qui vit en Angleterre depuis plusieurs années. Elle a deux filles. L’aînée, Keiko, est issue de son premier mariage avec un Japonais et est née au Japon. Elle a eu beaucoup de mal à s’adapter au nouveau mari de sa mère, un Anglais, et à sa nouvelle vie. La cadette Niki, est née de ce second mariage et n’a jamais été très proche de sa soeur aînée. Le roman s’ouvre sur le suicide de Keiko…
Face au suicide de sa fille aînée, Etsuko se replonge dans ces souvenirs. Elle cherche une explication à ce drame, se sentant coupable du malheur de sa fille. C’est dans le Japon de l’après-guerre, à Nagasaki, encore marquée par les traumatismes de la bombe qu’elle nous emmène. A l’époque, elle était mariée à Jiro, un Japonais, et enceinte de Keiko. Elle s’était liée d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, plus âgée qu’elle et qui avait déja une petite fille, Mariko…
C’est avec Auprès de moi toujours que j’avais découvert Kazuo Ishiguro. C’est lui qui m’a véritablement donné envie de me pencher plus avant sur la littérature japonaise. Lumière pâle sur les collines est son premier roman, paru pour la première fois en France en 1984. J’aime sa plume, son style dépouillé, sa manière de ne jamais rien affirmer ou confirmer, les non-dits, … Cette impression de blancheur, de pâleur qui ressort de ces romans. Tout est mystérieux, on ne peut que s’imaginer ce qui s’est passé, tenter d’y trouver une explication rationnelle. Comme Auprès de moi toujours, ce roman est vraiment envoutant. Lorsqu’on lit Kazuo Ishiguro, on n’en sort jamais indemne…
2009
Un récit de voyage de Robert Fortune.
Première parution de l’édition originale en 1852
Paru en 2001 aux éditions Petite Bibliothèque Payot.
Robert Fortune (1813 – 1880) est un botaniste écossais. A la fin des années 1840, c’est lui que la couronne d’Angleterre a dépêché pour « voler » des plants de thés en Chine afin de les implanter en Inde, sur les contreforts de l’Himalaya. Il s’agit de son journal de voyage, dans lequel il raconte étapes par étapes, ses ressentis, ses aprioris, ses techniques, ses aventures,…
Ce n’est plus un secret, le thé est une de mes passions. C’est avec beaucoup de joie que je me suis plongée dans ce récit de voyage. J’avoue que j’attendais beaucoup de ce récit et que j’ai été quelque peu déçue par son manque de technicité.
C’est un très beau récit de voyage. Robert Fortune nous décrit bien ce que pouvait être la vie en Chine dans les contrées qu’il visite. On y comprend notamment beaucoup sur la perception que les Chinois avaient des étrangers occidentaux, mais aussi la vision qu’avaient les occidentaux, à travers le regard de Robert Fortune, des Chinois. C’est avec beaucoup de plaisir que l’on découvre les moeurs des uns et des autres. Mais Robert Fortune n’y parle pas que de thés. Il nous mène aussi à la quête de plantes et d’arbres encore inconnus en Europe à cette période. Il envoie les graines et les jeunes plants directement en Angleterre ou plus régulièrement par bateau en Inde. Je tiens aussi à souligner la beauté des paysages décrits, on voyage vraiment depuis notre salon…
Ce qui m’a un peu déçue, c’est l’absence de certains chapitres du manuscrit d’origine. Toute la partie sur l’aspect plus technique de la théiculture et des techniques de dégustations de l’époque n’a pas été retranscrites. Il en résulte donc un livre très peu technique, très descriptif, à la portée de tous. On peut toujours espérer une édition complète un jour…
Un beau voyage au pays du thé à la portée de tous…
Fortune Robert, La route du thé et des fleurs, Petite bibliothèque Payot, 2001, 206 pages.
2009
Un roman d’Alexis Aubenque.
Paru en juin 2008 aux éditions Calmann-Lévy.
River Falls, petite ville dans les Rocheuses. Un matin, Amy et Lucy, deux amies, sont retrouvées mortes et affreusement mutilées dans un lac tout proche. Le shérif Logan est chargé de l’enquête. Pour l’aider, il fait appel à une profileuse de Seattle, Jessica Hurley, son ex-petite amie qu’il a quitté quelques années plus tôt. Ils remontent bientôt à une étudiante, Sarah Kent, l’ancienne meilleure amie des deux victimes… Est-elle la prochaine victime sur la liste ou manipule-t-elle tout le monde?
Je vis actuellement dans une grande période de thrillers. C’est donc avec avidité que je me suis plongée dans ce premier roman d’un auteur que je ne connaissais pas du tout. Comme je lis rarement des auteurs de thrillers français, cela me semblait d’autant plus intéressant.
L’histoire est bien menée, même si elle reste classique: des meurtres sanglants, une jeune et jolie étudiante y est mêlée, une histoire d’amour compliquée entre deux agents, des fuites au sein de la police, les journalistes qui s’en mêlent… On ne s’ennuie pas, le rythme est d’autant mieux marqué que chaque chapitre correspond à une journée.
Malheureusement, je lui reproche la même chose qu’à ma précédente lecture: une écriture trop américaine, trop concise. Un style auquel je n’accroche pas. Beaucoup ont vanté dans les atouts de ce livre qu’il s’agit d’un « Français qui écrit comme un Américain »: je confirme, mais je ne suis pas convaincue. Quant à l’histoire, je trouve qu’elle se termine un peu trop bien, sans réelle surprise.
Une bonne lecture de plage, un thriller pas trop sanglant avec un bon rythme et une grande facilité de lecture.
Aubenque Alexis, Sept jours à River Falls, Éditions France Loisirs, 468 pages, 2008.
2009
Un roman de Mo Hayder.
Paru en octobre 2006 aux éditions Presse de la Cité.
Joe Oakes, dit Oakesy, est un journaliste qui gagne sa vie en démystifiant de prétendus phénomènes paranormaux. Suite à la difusion sur internet d’une vidéo d’une drôle de créature sur une plage déserte de Pig Island, Joe décide de mener l’enquête. Les habitants de la côte en face de l’île les accusent des pires sévices, de pactiser avec le diable et les relents putrides de leurs expériences arrivent parfois jusque chez eux. Mais ce n’est pas là, la seule raison de son passage sur l’île. Il aimerait avant tout savoir ce qu’est devenu Malachi Dove, un charlatan à qui il avait eu affaire plus jeune. Sur Pig Island, il rencontre la trentaine d’illuminés qui vivent encore selon les principes d’un Malachi Dove depuis longtemps disparu. Enfin c’est ce qu’ils veulent faire croire...
Voilà bien longtemps que j’avais envie de découvrir la plume de Mo Hayder. Moi qui aime les thrillers, j’ai été servie. J’ai eu la nette impression que le roman se découpait en deux parties distinctes: la visite d’Oakes sur l’île et ses conséquences. Pig Island a très bien su me tenir en haleine, les rebondissements sont nombreux, l’histoire est portée par un rythme plutôt prenant, mais malgré tout je m’attendais fortement à la chute de l’histoire. Quant à l’écriture de Mo Hayder, j’ai été plutôt déçue. On est dans un style très concis – sujet, verbe, complément – très journalistique, très américain. Sortant tout juste d’un roman de Karin Slaugther, la plume m’a semblé assez fade en comparaison.
Il n’empêche que Mo Hayder a des idées! Elle nous emmène loin, très loin dans la perversion. Je verrai très bien ce roman porté sur grand écran. C’est un très bon thriller pour un moment de détente…
Hayder Mo, Pig Island, Presses de la cité, éditions Pocket, 2007, 469 pages.
2009
Un roman de Laura Kasischke.
Paru en octobre 2008 aux Éditions Le livre de poche.
Le jour de la Saint Valentin, elle découvre un petit mot dans son casier à l’université « Soit à moi pour toujours ». Elle est d’abord flattée, d’autant que ce petit message tombe à point dans son existence un peu morne, mais bientôt cet admirateur secret l’obsède. Et c’est là que tout bascule…
J’avais lu plusieurs avis plutôt positif sur ce roman et puis fin janvier, lors d’un passage dans une librairie, je l’ai vu qui m’attendait. J’ai donc décidé de garder cette lecture pour la Saint Valentin. Je ne connaissais pas du tout l’auteur, mais j’avoue que j’ai été totalement séduite par son style et son écriture. J’ai ouvert le roman et je n’ai plus réussi à le lâcher. Laura Kasischke est une vraie romancière de l’intime, elle raconte le désir féminin, ses attentes, ses désillusions de manière particulièrement poignante. La vie de Sherry Seymour était bien ordonnée, réglée comme une horloge et du jour au lendemain tout s’écroule, tout part à vau-l’eau. On a du mal a croire que tout peut s’écrouler aussi rapidement, qu’une telle horreur puisse être possible pour des gens « bien rangés » et pourtant tout est si réaliste qu’on se met à réfléchir. Tout est si étrange et pourtant si simple, si atroce et pourtant si emprunt de poésie…
A l’hiver succèdent le printemps puis l’été, la tension monte, on tourne les pages sans s’en rendre compte. On sent ses doigts se crisper sur la couverture du livre. On attend le dénouement avec impatience et puis en refermant le livre, on a vraiment l’impression de s’être pris une grosse claque. Il n’en demeure pas moins que le roman reste plutôt moralisateur, très américain, mais il me semble que ce roman ne laissera personne indifférent.
Un très bon thriller psychologique glaçant, déstabilisant.
Kasischke Laura, A moi pour toujours, Le livre de poche, 2008, 377 pages.
2009
Un roman de Michel Faber.
Paru en 2005 aux éditions du Seuil Points.
Michel Faber nous plonge sans ménagement dans le Londres du XIXème siècle. La pauvreté est d’une réalité terrifiante. L’auteur s’est énormément documenté sur la période, il a d’ailleurs mis plus de 25 ans a écrire La Rose pourpre et le Lys. C’est certainement cela qui confère un caractère très cinématographique à ce roman. L’atmosphère est pesante, lourde. On est dès le départ inclus dans la narration par le narrateur: on est tapis dans le noir, on joue les espions, on est presque gêné par moment, on se sent un peu voyeur… Mais la fresque historique est splendide.
Malheureusement, je n’ai pas été totalement séduite. Je n’ai lu que le premier tome, je n’ai pas eu le courage de me lancer directement dans le second. Les personnages sont très bien décrit, on ne peut pas dire qu’ils soient attachants, mais on attend tout de même de savoir ce qui va leur arriver. J’aime beaucoup la personnalité de Sugar, on arrive pas vraiment à la cerner: elle a l’air tout à la fois fragile, forte, sombre et violente, femme de peu de vertu, mais femme instruite qui tente de rédiger son histoire… Quant à William, c’est un bourgeois médiocre qui n’a le goût de rien que de se plaindre de sa vie – au moins jusqu’à ce qu’il rencontre Sugar.
J’ai surtout été gêné par le manque de sentiments, d’émotions, de profondeur de l’histoire. La recherche historique est impressionante, mais j’ai un peu l’impression que ça confère un caractère trop journalistique au récit. J’ai plusieurs fois eu l’impression de m’enliser…
Mais j’ai tout de même beaucoup aimé l’écriture de Michel Faber. Rien à voir avec un Max Gallo français, son écriture est très agréable, recherchée, mais également crue, parfaitement adaptée à son récit. Certains passages sordides ou sexuellement très explicites peuvent peut être choquer les âmes les plus sensibles…
Une magnifique fresque qui me laisse pourtant sur ma faim… Je laisse passer un peu de temps, mais je lirai certainement le second tome.
FABER Michel, La Rose pourpre et le Lys, Tome 1, éditions du Seuil, collection Points , 2005, 536 pages.
2008
Un livre de Kate Summerscale.
Paru en mai 2008 aux éditions Christian Bourgois.
Ce livre est tout à fait étonnant et particulièrement intéresant. Moi qui aime beaucoup les romans policiers, j’ai été servi. En réalité, il ne s’agit pas d’un roman policier, mais bien de l’enquête historique sur le meurtre de ce jeune garçon que tout le monde semblait pourtant aimer. Kate Summerscale nous fait remonter le temps à travers des documents d’archives (presse, rapports d’enquête, rapports d’autopsie, …) à une époque où la figure du détective n’en est encore qu’à ses débuts. C’est l’époque des premières histoires de Sherlock Holmes et de tous ces acolytes. Cette histoire a d’ailleurs inspiré de nombreux grands auteurs anglais du XIXème siècle. Le contexte historique est admirablement dépeint. On se retouve sans s’en rendre compte dans ce comté du Wiltshire dans la demeure des Kent à l’époque victorienne. Tout y est relaté, le prix des denrées, les habitudes des gens vivant aux alentours de Road Hill House, les premiers succès de la presse, les rumeurs, les protagonistes, les histoires de famille, … On est plongé auxcoeur de l’enquête, elle avance pas à pas sous notre regard.
Une enquête particulièrement riche historiquement parlant et passionante.
2008
Un roman de Rawi Hage.
Paru en septembre 2008 aux éditions Denoël.
Georges et Bassam sont deux petits voyous qui vivent comme ils le peuvent de leurs petits larcins et de leurs petits boulots. Ils passent leurs nuits dans des fêtes où les filles manquent mais l’alcool coule à flot. Tout ne serait pas si terrible si on n’était pas à Beyrouth dans les années 1980 alors que la guerre fait rage, que les alertes à la bombe se succèdent et que les cadavres pleuvent.
Un jour qu’ils s’ennuient et qu’ils ont besoin d’argent, ils décident de monter un gros coup. Il est question de détourner la recette de la salle de jeu où travaille Georges. Mais l’argent ne fait pas tout. Georges est de plus en plus attiré par les milices chrétiennes alors que Bassam rêve d’évasion, de Rome ou de Paris.
L’écriture est belle et puissante, mais dure et noire. L’histoire est noire, pessimiste, un peu trop pour moi. Je n’ai pourtant pas eu de mal à me plonger dans le roman et à le lire jusqu’au bout. Mais l’atmosphère est trop pesante et sans espoir. Et puis les personnages se sont créés une carapace, certes nécessaire dans le contexte, mais qui rend leur regard sur les événements d’une froideur extrême. Et la fin m’a quelque peu déçue, je m’y attendais vraiment fortement.
Un roman très dur et pessimiste, une écriture puissante, mais qui n’ont pas su me séduire…
Hage Rawi, De Niro’s Game, éditions Denoël, 2008, 262 pages.