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Sous l’orage

Un album de Kazuo Iwamura.
Paru en 2004 aux éditions Mijade.

Nic, Nac et Noc, trois petits écureuils profitent d’un magnifique beau temps pour jouer dans le pré voisin. Il fait chaud, très chaud. Tout à coup, l’orage éclate et la pluie se met à tomber. Ils ont juste le temps de se cacher sous une racine. C’est là qu’ils vont faire la connaissance d’autres animaux également venus s’abriter…

Kazuo Iwamura est un auteur d’album jeunesse que j’affectionne tout particulièrement. Il est avant tout connu pour sa série La famille Souris, mais il a également écrit et illustré d’autres albums. Alors quand je suis tombée sur cet album à la bibliothèque, je n’ai pas pu résister, d’autant qu’à l’extérieur, l’orage faisait rage…

Dès notre retour à la maison, nous avons lu ce bel album. Comme toujours chez Kazuo Iwamura, les illustrations sont magnifiques. Les animaux dépeints sont très mignons, les paysages bucoliques et les détails en référence au texte nombreux. J’ai notamment eu un coup de coeur pour l’illustration représentant les éclairs qui zèbrent le ciel.

Il existe plusieurs album tel que celui-ci, traitant des saisons et des phénomènes climatiques. En plus de parler de l’orage et de la pluie, celui-ci raconte la naissance d’une belle amitié entre nos trois héros écureuils, deux souris et un lapin.

J’ai également beaucoup aimé le petit mot de la fin de Kazuo Iwamura expliquant les réactions de Papa et Maman écureuil…

Une très belle découverte!

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Un film d’animation de Hiromasa Yonebayashi.
Sortie en janvier 2010.

Arrietty et sa famille sont des chapardeurs. Des petits êtres minuscules qui vivent de la chaparde sous le plancher des vieilles maisons. Ils prennent juste ce dont ils ont besoin pour vivre et en très petite quantité pour passer inaperçu aux yeux des habitants. La vieille maison en bois entouré d’un immense jardin, où vit la petite famille se situe dans la banlieue de Tokyo. Un jour, Sho un jeune garçon atteint d’une maladie de coeur vient vivre dans la maison pour prendre du repos avant la grande opération. Inévitablement, Arrietty et Sho se rencontrent…

Ce nouveau film du studio Ghibli est un pur délice. Il est inspiré du roman de Mary Norton The Borrowers paru en 1952. C’est avec beaucoup de bonheur que je me suis laissée emporter dans le monde poétique des chapardeurs. Arrietty, jeune adolescente curieuse et malicieuse, met sa famille en danger à trop vouloir s’approcher des êtres humains. Mais Sho est si intriguant pour la jeune fille. Une amitié hors norme finit par lier les deux adolescents.

Comme dans tous les animés du studio Ghibli, le thème de l’écologie est largement abordé. Les chapardeurs sont une espèce en voie de disparition et qui d’autre qu’un adolescent malade du coeur et lui même en danger de mort peut comprendre ce que ressent ce petit peuple. Il s’agit également d’un parcours initiatique pour la jeune Arrietty: elle apprend la chaparde avec son père, découvre les dangers de la vie et les conséquences de ces actes.

L’histoire d’Arrietty est très simple, un peu comme dans Totoro. Mais le graphisme est vraiment impressionnant. Les couleurs sont éclatantes. Ce film est un pur moment de bonheur et de douceur.  Et puis j’ai envie de donner une mention spéciale à la très jolie chanson d’Arrietty interprétée par une Française Cécile Corbel.


Cécile Corbel – Arrietty’s Song (MUSIC JAPAN) 04.07.2010
envoyé par feilunhai296. – Regardez la dernière sélection musicale.

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Et pour les curieux:

Mon voisin Totoro

Un film de Hayao Miyazaki.
Paru en 1988 au Japon, en 2002 en France.

Mei et Satsuki emménagent dans une nouvelle maison avec leur père pour se rapprocher de l’hôpital où leur mère doit séjourner quelques temps.
A peine installées, elles découvrent des noiraudes dans le grenier de la maison. Des sortes de petites boules de suif inoffensives qui hantent les maisons vident.

Un peu plus tard, dans le jardin, Mei, quelque peu livrée à elle-même, rencontre des Totoros, des esprits de la forêt très discrets, mais qui vont lui être d’une grande aide…

Ce dessin animé est différent des autres Miyazaki. Pas tant d’actions, une histoire toute simple, et pourtant un très beau film. Il s’agit de l’histoire de deux petites filles et de leurs étranges compagnons de jeux: des noiraudes, des totoros, des chat-bus, …

On trouve beaucoup de références à la pensée religieuse shinto dans cette oeuvre.  Une belle histoire qui ravira les petits comme les plus grands avec ces couleurs acidulées.

Une ôde à la nature encore une fois, mais plus féérique et pleine d’humour.

Lumière pâle sur les collines

Un roman de Kazuo Ishiguro.
Paru en juin 2009 aux éditions Folio Gallimard.

Lumière pâle sur les collines

Etsuko est une Japonaise qui vit en Angleterre depuis plusieurs années. Elle a deux filles. L’aînée, Keiko, est issue de son premier mariage avec un Japonais et est née au Japon. Elle a eu beaucoup de mal à s’adapter au nouveau mari de sa mère, un Anglais, et à sa nouvelle vie. La cadette Niki, est née de ce second mariage et n’a jamais été très proche de sa soeur aînée. Le roman s’ouvre sur le suicide de Keiko…

Face au suicide de sa fille aînée, Etsuko se replonge dans ces souvenirs. Elle cherche une explication à ce drame, se sentant coupable du malheur de sa fille. C’est dans le Japon de l’après-guerre, à Nagasaki, encore marquée par les traumatismes de la bombe qu’elle nous emmène. A l’époque, elle était mariée à Jiro, un Japonais, et enceinte de Keiko. Elle s’était liée d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, plus âgée qu’elle et qui avait déja une petite fille, Mariko…

C’est avec Auprès de moi toujours que j’avais découvert Kazuo Ishiguro. C’est lui qui m’a véritablement donné envie de me pencher plus avant sur la littérature japonaise. Lumière pâle sur les collines est son premier roman, paru pour la première fois en France en 1984. J’aime sa plume, son style dépouillé, sa manière de ne jamais rien affirmer ou confirmer, les non-dits, … Cette impression de blancheur, de pâleur qui ressort de ces romans. Tout est mystérieux, on ne peut que s’imaginer ce qui s’est passé, tenter d’y trouver une explication rationnelle. Comme Auprès de moi toujours, ce roman est vraiment envoutant. Lorsqu’on lit Kazuo Ishiguro, on n’en sort jamais indemne…

Auprès de moi toujours

Un roman de Kazuo Ishiguro
Paru en 2006 aux éditions des Deux Terres.

Auprès de moi toujours

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham, une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.
Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d’une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes.

Que dire de ce roman sans en dire trop. La quatrième de couverture est en cela parfait,- pour une fois -, il n’en dit ni trop peu, ni trop et laisse au livre tout son mystère. C’est avant tout ce mystère que j’ai adoré. On entre dans l’histoire sans jamais y être totalement, on ne sait pas exactement de quoi parle Kath, on essaie de s’imaginer à quoi correspond cette fameuse école et pourquoi ces enfants sont sur-protégés et qualifié d’êtres à part. Ce n’est que très progressivement que l’on comprend, bribes par bribes, de quoi il s’agit. Et ne compter pas sur moi pour vous révéler le fin mot de l’histoire… ça en gâcherait toute votre lecture.
Un roman que je recommande chaudement à tous ceux qui aime les romans d’anticipation – mais pas seulement parce que moi je n’aime pas du tout l’anticipation d’habitude – et à tous ceux qui aime la littérature japonaise Même si l’auteur habite en Angleterre, on y retrouve cette pureté, cette blancheur si caractéristique de cette littérature et que j’apprécie particulièrement.
Ishiguro Kazuo, Auprès de moi toujours, éditions des Deux Terres, 2006, 440 pages.