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Une si jolie robe

Un roman de Fan Wu.
Paru en août 2008.

Une si jolie robe

Canton, 1990. Ming, 17 ans, débute ses études universitaires. Un soir alors qu’elle se sent seul, elle monte sur le toit des dortoirs pour jouer du violon. C’est là que pour la première fois elle rencontre Miao Yan. Cette dernière a quelques années de plus que Ming. Pour les deux jeunes femmes, l’attirance est immédiate et pourtant tout les oppose. Alors que Ming est une élève sérieuse et travailleuse, Yan se laisse vivre et aime faire la fête tard dans la nuit.
Ming est jeune femme naïve qui connaît bien peu de choses de la vie. Surprotégée par ses parents professeurs exilés au fin fond de la campagne durant la révolution culturelle, elle s’est réfugiée dans le monde des livres. Alors que Yan est une jeune femme belle, provocante et manipulatrice. Cette rencontre marquera à jamais la vie de Ming…

Toute l’histoire tourne autour de l’ambiguité de la relation des deux jeunes femmes. En fait, il s’agit un peu de l’histoire de toutes les amitiés adolescentes alors que l’on se cherche, que l’on ne se connait pas encore mais que les hormones nous jouent déja des tours.
L’écriture est douce et fluide, très féminine, très européenne, malgré les origines de l’auteur. Mais comme les romans asiatique, il est écrit tout en douceur, en subtilité, comme les sentiments naissant qu’il dépeint.
Cette amitié orignale n’est pas le seul attrait du roman. A travers, ces deux jeunes femmes, c’est toute l’éducation des jeunes femmes en Chine, pleine de naïveté et de tabous, qui nous est dépeinte. Et j’en suis parfois resté bouche bée…
Un superbe roman que je ne suis pas prête d’oublier. Un véritable coup de coeur…

Wu Fan, Une si jolie robe, Picquier Grand format, 2008, 286 pages.

La fille du pasteur Cullen

Un roman de Sonia Marmen
Publié en mars 2007 aux éditions France Loisirs.

fille cullen

Début du XIXème siècle. Dana est la fille du pasteur du petit bourg écossais de Kirkcaldy. C’est la petite protégée de la famille, la fille sage aux yeux vairons à qui une maladie infantile a laissé un pied bot. A l’âge de seize ans, c’est le drame. Son frère Jonat qui l’avait veillé et soigné jour et nuit durant sa maladie, quitte la maison suite à une dispute avec son père et est retrouvé mort quelques jours plus tard dans la capitale anglaise. Pour sa jeune soeur, la blessure ne se refermera jamais.
Inquiète pour son avenir, sa mère l’envoie chez sa tante à Edimbourg qui a deux jeunes garçons en âge de se marier. Progressivement, elle tisse des liens avec Timmy, bien qu’elle ne comprenne pas toujours leur relation. Puis elle fait la connaissance du chirugien Francis Seton…

Que dire de ce splendide roman de plus de 900 pages! Une merveille! Malgré son nombre de pages, jamais on ne s’ennuie, jamais le rythme ne s’essouffle. Tout est réuni pour en faire un roman inoubliable: une magnifique histoire d’amour, une Edimbourg enbrumée au début du XIXème siècle, des d’inquiétantes promenades nocturnes dans les cimetières, le milieu de la chirurgie dans un siècle qui ne l’accepte pas encore, la passion des livres… Ce roman est tout à la fois une fresque historique de l’Ecosse au début du XIXème siècle, un roman policier, une romance, le portrait d’une famille déchirée par la confrontation entre la religion et la libre pensée, l’histoire des difficiles débuts de la chirurgie.
J’ai particulièrement apprécié les descriptions des difficultés des chirurgiens dans ce siècle où ils ne sont pas encore vraiment reconnus. La bataille qu’ils ont mené contre les préjugés et l’Eglise pour avoir le droit de pratiquer des autopsies afin de découvrir comment sauver des vies.
J’ai adoré le personnage de Dana. Cette jeune fille sage et prude qui grandit et devient une femme. Son ouverture d’esprit alors qu’elle a été élevée dans le plus strict respect des règles religieuses qu’imposait son père à la famille. Cette jeune femme qui croit ne pas pouvoir plaire avec son pied bot et ses yeux vairons et qui pourtant fait tourner les têtes. C’est en quelque sorte tout son parcours initiatique à travers les affres de l’amour que l’on suit.
J’ai absolument adoré l’écriture de Sonia Marmen. Une écriture juste et délicate qui sait se faire violente ou sensuelle lorsqu’il le faut. Un niveau de langue qui colle absolument au contexte historique – ce que je ne rertouve pas très souvent et qui a souvent tendance à m’énerver. Une atmosphère historique très bien décrite et très bien documentée.
Un pur chef d’oeuvre, un énorme coup de coeur. Des semaines après sa lecture, je n’arrive toujours pas à faire sortir de ma tête les images qu’il y a insinué…

C’est Allie qui m’a donné envie de lire ce roman, il y a bien longtemps. Alors lorsque par hasard, je l’ai vu dans mon catalogue France Loisirs, je n’ai pas su résister.

Marmen Sonia, La fille du pasteur Cullen, éditions France Loisirs, 2007, 911 pages.

Lust Caution

Un film d’Ang Lee.
Sortie en janvier 2008.
Interdit au moins de 12 ans.

Dans les années 1940, alors que le Japon occupe une partie de la Chine, une jeune étudiante, Wong, est chargée d’approcher et de séduire Mr Yee, un des chefs de la collaboration avec les Japonais, homme redoutable et méfiant que la Résistance veut supprimer. Mais très vite, la relation entre Wong et Mr Yee devient bien plus complexe que ne l’avait imaginé la jeune femme.

Voilà bien longtemps que nous n’étions plus allés au cinéma, essentiellement parce que nous n’avions pas vraiment eu de coup de coeur sur les sorties de ses derniers mois. Et puis, il y a eu Lust Caution. Ce film est tout simplement splendide. La musique d’Alexandre Desplat est magnifique. L’histoire est très dure.

Alors qu’une partie de la Chine est occupée par les Japonais, un groupe d’étudiants chinois  décident de se lancer dans la résistance. Avec des moyens plus que limités, ils mettent en place une surveillance de Mr Yee, un des chefs de la collaboration avec les Japonais. Wong, jeune étudiante, est chargée de le séduire et de l’éloigner de ses gardes du corps pour que les étudiants puissent l’abattre. Mais rien ne se déroule comme prévu, la mort de Mr Yee devient une obsession et la relation entre cet homme et la jeune Wong est bien plus complexe qu’elle n’aurait dû l’être…

Entre obsession, amour, trahison, luxure et résistance à l’ennemi, Lust Caution est un film tout simplement magnifique. Malgré un rythme lent et plus de 2h30 de projection, le film n’est jamais long, jamais ennuyeux. On y entre tout entier, on est captivé.

Un thriller psychologique sombre, quelques scènes érotiques, un film à voir absolument!


Eternal sunshine of the spotless mind

Un film de Michel Gondry.
Sortie en octobre 2004.

Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d’amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joel contacte l’inventeur du procédé Lacuna, le Dr. Mierzwiak, pour qu’il extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clementine. Deux techniciens, Stan et Patrick, s’installent à son domicile et se mettent à l’oeuvre, en présence de la secrétaire, Mary. Les souvenirs commencent à défiler dans la tête de Joel, des plus récents aux plus anciens, et s’envolent un à un, à jamais.
Mais en remontant le fil du temps, Joel redécouvre ce qu’il aimait depuis toujours en Clementine – l’inaltérable magie d’un amour dont rien au monde ne devrait le priver. Luttant de toutes ses forces pour préserver ce trésor, il engage alors une bataille de la dernière chance contre Lacuna…

Un film qui m’avait quelque peu dérouté à l’époque, je suis sortie de la salle obscure des questions plein la tête. Il s’agit avant tout d’une histoire d’amour mais une histoire qui est vraiment bouleversante dans sa vision qu’elle offre du monde. On a affaire à une série d’aller-retour entre la réalité et une réalité « parallèle » dans le seul but de retenir encore un petit peu, une histoire qui ne tient plus qu’à un fil. Quoiqu’il en soit, lorsque le film se termine, on a envie de comprendre, de le revoir pour trouver une explication…
Un film un peu comme un rêve, une comédie romantique d’un genre tout à fait nouveau…

Entre deux rives

Un film d’Alejandro Agresti.
Sortie en 2006.

Le Docteur Kate Forster s’apprête à entamer une nouvelle carrière et une nouvelle vie dans un grand hôpital de Chicago. Son seul regret : abandonner la superbe maison qu’elle avait louée sur les berges d’un lac de l’Illinois…
Avant de partir, elle laisse un mot à l’attention du prochain occupant, pour lui demander de faire suivre son courrier et lui indiquer que les empreintes de pattes qui maculent la jetée et le seuil de la maison étaient déjà là avant qu’elle n’y emménage.
En prenant possession des lieux, l’architecte Alex Wyler a un choc : la maison, poussiéreuse, sale, ne ressemble en rien à l’image qu’il s’en faisait. Et pas la moindre trace de pattes…
Des années plus tôt, Alex avait occupé cette résidence familiale, construite par son père. Il décide de la restaurer sans prêter davantage attention au mystérieux message de Kate…

Une sympathique romance pimentée de fantastique. Keanu Reeves et Sandra Bullock y sont parfaits. L’histoire est un peu déroutante au départ et j’ai eu un petit peu de mal à y entrer vraiment. Mais finalement, on se prend au jeu. On espère leur rencontre alors qu’on la sait impossible. L’histoire d’amour reste simple et douce sans tomber dans les travers de certaines comédie romantique, tout en finesse.
Une histoire d’amour hors du temps, à regarder pour passer un moment à rêver aux possibilités de l’amour à distance.

La jeune fille à la perle

Un roman de Tracy Chevalier.
Paru en 2002.

La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier

Delft. XVIIe siècle. La jeune Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle essaie au mieux de s’occuper du ménage de la demeure, tout en s’efforçant d’amadouer l’épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de leurs prérogatives.

Au fil du temps, la beauté et la sensibilité de la jeune fille émeuvent le maître qui décide de l’introduire dans son univers. Mais les femmes de la maison ne sont pas de cet avis et à mesure que leur intimité s’affirme, le scandale se propage dans la ville…

La jeune fille à la perle dépeint l’histoire de l’oeuvre d’art du même nom du peintre Vermeer. La peinture est magnifique et intrigante. Dès le premier regard on se demande qui était cette jeune fille. C’est ce que Tracy Chevalier a tenter d’imaginer et de décrire dans ce magnifique roman. Pour elle, il s’agit d’une servante du peintre qui par sa force de caractère, sa beauté et son efficacité ont fini par se frayer une place jusqu’au coeur de ce dernier.

Le livre est tout simplement magnifique: le style est clair et simple. On fini par envier cette relation privilégiée, incompréhensible et sensuelle entre le modèle et l’artiste, comprenant du même coup la jalousie de son entourage. Tracy Chevalier donne l’impression que c’est Vermeer, le peintre lui-même qui a rédigé son histoire.

Un livre de toute urgence si ce n’est pas déja fait!

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Et pour les curieux:

Jane Eyre

Un livre de Charlotte Brontë.
Première parution en 1848.

Jane Eyre de Charlotte Brontë

 

Jane Eyre est orpheline. Elle a passé son enfance dans le triste pensionnat de Lowood. A sa majorité, Jane est engagée comme gouvernante de la jeune Adèle chez le riche Comte de Rochester. Edward Rochester est un homme sombre qui erre mystérieusement dans son immense demeure. Pour Jane, le contact avec le comte n’est pas facile.

Mais petit à petit, elle se sent attiré par ce personnage énigmatique. Finalement, Edward Rochester aussi s’attache à la gouvernante de sa fille et l’apprécie de plus en plus. Une véritable passion s’installe entre les deux jeunes gens. Mais le jour de leur mariage, un étranger interrompt la cérémonie pour révéler le terrible secret d’Edward Rochetser.

Voici un des grands classiques de la littérature anglaise, une des plus belle histoire d’amour qu’il m’ait été donné de lire. Ce  magnifique roman nous plonge dans l’Angleterre du milieu du XIXème siècle. Au pensionnat, la vie de notre orpheline n’a pas été facile. Quitter cet endroit à sa majorité est un soulagement autant qu’un déchirement car des amies demeurent encore en ce lieu. Les paysages sont splendides. Le chateau d’Edward Rochetser est l’image même qu’on se fait d’un chateau à cet époque: froid, lugubre, gothique et pourtant magnifique.

L’histoire est très bien écrite. Elle tirerait son origine dans la jeunesse tourmentée de l’auteur. Malgré son grand nombre de pages, la lecture est facile. On est emporté dans l’histoire de Jane et on la suit en haletant. Un roman tout ce qu’il y a de plus romantique sans pour autant tomber dans les clichés ; bien au contraire, tout est simple, tout est pur, les personnages eux-même ne sont pas beaux et parfaits mais tout simplement humains.

Une magnifique et émouvante histoire à lire et à relire.

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Et pour les curieux: