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La disparue de Noël

Un roman d’Anne Perry.
Paru en 2005 aux éditions 10/18.

Les fêtes de Noël approchent. Alors qu’Omegus Jones a invité quelques personnes dans sa propriété, Gwendolen Kilmuir, une jeune veuve, quitte précipitamment la salle de réception suite à une cruelle remarque d’Isobel Alvie. Le lendemain, Gwendolen est retrouvée morte dans le lac de la propriété. Elle s’est jetée du petit pont en bois… L’infortunée Isobel Alvie est rapidement jugée coupable et mis au ban de tous. Il ne reste que Lady Vespasia pour la soutenir. Mais Omegus Jones a une idée pour qu’elle puisse racheter sa faute: un voyage expiatoire jusqu’au Nord de l’Ecosse afin de prévenir la mère de la défunte…

Voilà bien longtemps que je ne m’étais plus plongé dans l’univers victorien d’Anne Perry. J’avais acheté ce roman qui fait partie de la Série de Noël à la même période l’an dernier, mais je n’avais jamais eu l’occasion de m’y plonger avant Noël. Je l’avais donc mis de côté pour mieux le lire cette année…

Ce court roman raconte donc le voyage expiatoire de la jeune Isobel Alvie afin de se racheter de ses fautes aux yeux de la société. C’est leur hôte, Omegus Jones, qui est à l’origine de cette idée, elle-même inspirée des procès médiévaux. Si Isobel parvient au terme de son voyage, les autres lui pardonneront et ne pourront plus reparler de ces tristes événements sans se voir eux-même ostracisés. Cette idée afin d’empêcher les invités d’Omegus de se répandre en commérage m’a semblé délicieuse…

Lady Vespasia, amie d’Omegus Jones et d’Isobel Alvie, décide d’aider cette dernière dans son dangereux périple. Elles prennent donc toutes les deux la route vers l’Ecosse, d’abord en train, puis en bateau et enfin à cheval. Elles traversent des paysages enneigés absolument splendides, mais terrifiant par le froid et sa nature sauvage et isolée. Le périple est long et dangereux, même si ce n’est pas forcément la peur du voyage qui se fait le plus sentir, mais la peur de la réaction de la mère de Gwendolen au terme du périple.

Anne Perry dresse ici encore un portrait magistral de la société victorienne. Ce court roman attaque tout particulièrement l’hypocrisie de la « bonne » société londonienne de cette époque. Mais ce roman traite aussi et avant tout de l’exclusion… Une très belle lecture en attendant Noël!


Nausicaä de la Vallée du Vent

Un film d’animation de Hayao Miyazaki.
Sortie en salle en 1984 au Japon, en 2006 en France.

Durant les sept jours de feu, la Terre a été totalement ravagée. Seule une poignée d’humains a survécu dans un monde où la nature est devenue hostile à l’Homme. Nausicaä, princesse de la Vallée du Vent, a le don de communiquer avec les insectes géants qui peuplent la forêt toxique. Son peuple compte sur elle pour le Salut de l’Humanité. Mais bientôt la guerre des hommes frappent aux portes de la vallée…

Lorsque nous étions au Japon, nous avons eu l’occasion de visiter le musée Ghibli à Tokyo. Ca m’a donné très envie de me replonger dans l’univers de Miyazki. Je n’avais encore jamais vu ce film. Il s’agit d’un film paru avant la création du studio Ghibli.

Nausicaä est une jeune fille pleine d’enthousiasme et courageuse. On la rencontre pour la première fois dans la forêt toxique avec son masque à gaz. Elle récolte des spores toxiques, afin de les mettre en culture pour trouver un remède au mal qui ronge la forêt et son père, le roi Jihl.

Nausicaä a le don de communiquer avec les Oomus, sorte d’insectes géants qui peuplent la forêt toxique. Ces insectes peuvent facilement menacer les êtres humains et les habitations lorsqu’ils sont aveuglés par la colère. Son don s’avère particulièrement utile pour les calmer et les faire retourner dans leur milieu naturel…

Un jour, un gros porteur tolmèque s’écrase dans la Vallée du Vent, avec à son bord, une prisonnière de marque, la princesse des Péjites et une arme extrêmement puissante. La princesse meurt quelques instant plus tard dans les bras de Nausicaä, mais pas sans lui avoir demander de détruire cette arme surpuissante. La Vallée du Vent se retrouve au coeur du conflit…

Guidée par son amour de tous les êtres vivants, Nausicaä devient donc un peu malgré elle, une figure majeure du conflit qui oppose le peuple des Pejites et des Tolmèques qui combattent pour s’approprier cette arme qui pourraient éradiquer à jamais la forêt toxique. Mais Nausicaä tentera par tous les moyens d’interrompre les combats, de sauver son peuple et la forêt toxique.

Datant du début des années 1980, le graphisme a un peu vieilli, mais Nausicaä n’en demeure pas moins un film d’animation absolument splendide! Le message écologique est clair, mais ce film fait également passer un beau message de paix entre les peuples.

A voir absolument!

Les âmes brulées

Un roman d’Andrew Davidson.
Paru en 2008 aux éditions Plon.

Le narrateur de cette histoire, dont on ignore le nom, a toujours vécu comme bon lui semblait. Drogue, pornographie, argent, alcool, il aimait abuser et jouir de tout. Une nuit, alors qu’il roulait à vive allure sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, une hallucination lui fait quitter la route. La voiture s’immobilise au fond d’un ravin avant de prendre feu. Il sera brulé au 3ème degré sur les trois-quart du corps. Mais il s’en sort, miraculeusement.

L’histoire nous est contée à la première personne. La convalescence, l’accoutumance aux drogues puis aux médicaments, l’envie de mourir, la souffrance des blessures, le regard des autres, … rien ne nous est épargné de la nouvelle vie du narrateur.

Mais un jour, Marianne Engel, une patiente du service psychiatrique apparaît sur le pas de sa porte. Commence alors le récit fantastique de la rencontre de deux âmes sœurs au XIVeme siècle à Engeltahl dans la vallée du Rhin… Sans y croire vraiment, notre narrateur se laisse emporter par l’histoire jusqu’à découvrir l’amour, le vrai, celui qu’il pensait ne pouvait pas exister…

Les âmes brulées est un roman dur, cru, qui ne mâche pas ses mots concernant la vie des grands brulés et leurs souffrances. Le narrateur est réaliste sur son accident. Il sait que s’est entièrement de sa faute et ne croit pas à une punition divine comme beaucoup d’autres. Il assume la vie dissolue qu’il a mené. Il sait qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Mais c’est également une magnifique histoire d’amour et de promesses. Marianne Engel nous emmène au Moyen-Âge. Elle nous fait revivre cette période. Elle nous fait voyager, de la vallée du Rhin à l’Angleterre, de la Scandinavie à l’Italie, du Japon aux Enfers de Dante…

Andrew Davidson s’est beaucoup documenté sur les époques qu’il dépeints, les pays qu’il nous fait traverser, les soins et la vie des grands brûlés. L’histoire est totalement vraisemblable, on a envie d’y croire, même si on sait pertinemment que ça n’est pas possible. L’écriture est fluide, on tourne facilement les pages. Le roman se lit vite malgré ces quelques 700 pages.

J’ai passé un très bon moment. J’ai eu envie d’y croire, de me laisser porter par cette belle histoire d’amour…

Davidson Andrew, Les âmes brûlées, éditions France Loisirs, 2009, 674 pages.

L’enfant des cimetières

Un roman de Sire Cédric.
Paru en 2009 aux éditions France Loisirs.

David Ormeval est un photographe de talent. Il n’a pourtant jamais osé faire confiance à son don et ouvrir son propre studio, il se contente de petits boulots de photographe pour la presse. Depuis plusieurs années, il travaille avec Aurore, une journaliste qui rêve un jour de se faire connaître par un article sensationnel. David vit avec Kristel, une artiste peintre rencontre aux Beaux Arts, qui s’ intéresse beaucoup aux religions, aux superstitions, à la magie… Les livres anciens et plus récents sur ces sujets s’entassent dans leur appartement. David prend cette passion pour une douce lubie et se plie aux extravagances de sa belle compagne…

Un soir, Aurore l’appelle. Il doit la rejoindre au plus vite. Elle a un scoop. Aucun journaliste n’est encore au courant. Un ami policier l’a prévenue. Un quadruple homicide vient d’avoir lieu. Un homme sans histoire, gardien de cimetière, vient de massacrer sa femme et ses deux enfants avant de se donner la mort. Seul le neveu, qui vivait avec le couple, s’est échappé mais demeure introuvable.

Les policiers trouvent bientôt des incohérence et soupçonnent la présence d’une sixième personne sur les lieux du drame, sans pouvoir le prouver.

Le lendemain, le neveu disparu réapparait à l’hôpital où Kristel donne des cours de dessins aux enfants malades. Le jeune homme est armé et dans une crise de folie massacre la jeune femme et blesse gravement un policier sur place, avant d’être tué par la police appelé en renfort. Le bruit court bientôt que l’enfant des cimetières, tout droit sorti d’une légende urbaine, serait de retour et rendrait fou les gens qui l’ont croisé…

A l’occasion d’Halloween et de notre voyage de noces, j’avais envie d’un livre qui se lise facilement – avec des chapitres courts et qui puisse être interrompu et repris facilement -, mais qui colle à l’époque de l’année. Ce roman m’attendait dans la PAL depuis un moment. Je me suis donc lancée…

Le roman se lit effectivement très facilement. Il est également pleins de détails très sanguinolents et violents, qui collaient parfaitement pour Halloween, mais parfois un peu trop violent pour une lecture détente dans le train… Le style ne m’a pas paru particulièrement soigné, même s’il reste fluide. L’histoire fantastique est relativement bien ficelée, même si parfois j’ai eu l’impression que c’était un peu tiré par les cheveux…

Au final, c’est un bon roman de gare, à éviter de lire dans le train si vous êtes parfois sujet au mal des transports, mais parfait si vous chercher une lecture pour Halloween!

Sire Cédric, L’enfant des cimetières, France Loisirs, 2009, 521 pages.

Soie

Un roman d’Alessandro Baricco
Paru en2001
Première publication du billet: décembre 2007.

1860. Nous sommes en pleine révolution industrielle en France. Mais malgre la croissance Plus que le mortel ennui d’une vie répétitive, c’est une indifférence, une absence de résistance à la vie que Baricco suggère en ouvrant son roman par quelques phrases laconiques, purement énonciatives. Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur repu qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui. Voyageur en quête d’œufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d’effectuer une expédition « jusqu’au bout du monde ». Or, en 1861, la fin du monde, c’est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme, et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c’est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d’une femme mystérieuse. À la fin du roman, plusieurs années se sont écoulées, qui ont paru un battement de cils raconté en douceur par une voix neutre qui a fait défiler sous nos yeux, tels des panneaux de papier de riz, les séquences successives de cette vie impalpable traversée par des personnages d’ombre subtile.

Ce livre m’a été conseillé par Allie lorsque j’avais lu et critiqué Neige de Maxence Fermine. Depuis, j’ai lu beaucoup de très belles critiques sur ce court roman et toutes avaient raison, l’histoire est vraiment très belle, l’écriture simple et claire, les répétitions martèlent les voyages d’Hervé de Joncour. Années après années, on voit ce jeune homme partir au Japon et revenir au fil des saisons avec toujours le même rythme et toujours la même obsession: une femme mystérieuse.
Une histoire d’amour impossible et sensuelle. L’histoire d’une obsession qui fera braver bien des dangers à Hervé de Joncour… Une histoire pleine d’allée et venue, de redites, de poésie.
Un beau et court roman à savourer lentement, au rythme des voyages du héros de l’histoire…

Baricco Alessandro, Soie, éditions Gallimard Folio, 2001, 142 pages.

De la barbe à papa un jour de pluie

Un roman de Bi Feiyu.
Paru en 2004 aux Editions Actes Sud.
Première publication de cet article en février 2008.

Hongdou n’est pas celui qu’on attendait de lui. Il n’est pas non plus celui que son père, héros de la guerre de Corée, aurait voulu qu’il soit. Il n’adhère pas vraiment aux valeurs masculines qu’on lui a inculqué et se comporte un peu comme une fille manquée.
Envers et contre tout, Hongdou est envoyé sur le front lors du conflit sino-vietnamien de 1979, comme tous les camarades se son âge. Il traverse cette expérience comme un véritable cauchemar dont il ne sortira plus. Au plis profond de lui, quelque chose s’est brise. Son impuissance à répondre au modèle qu’on lui impose va le conduire droit à la folie et à la mort.

C’est à travers les yeux du meilleur ami de Hongdou que l’on découvre la courte vie de ce jeune homme. Il s’agit de l’histoire d’un destin manqué, de l’histoire d’un jeune homme qui ne se sent à sa place nul part et surtout pas face à son père, un héros de guerre. Alors que les autres garçons s’occupent à des jeux de combats, Hongdou lui préfère faire sortir des notes mélancoliques de son erhu.
Tout bascule le jour où il s’engage dans l’armée et doit partir au combat…
Bi Feiyu rend hommage aux personnes qui ne trouvent pas le courage de sortir des chemins qu’on a tracé pour eux. L’auteur y prône également le droit à la différence. Mais il s’agit également d’une très belle histoire d’amitié entre deux hommes. Jamais le narrateur ne juge son ami, il le soutien jusqu’au bout, le respecte quoi qu’il advienne.
L’écriture est simple et délicate. J’y ai retrouvé le style de la littérature japonaise que j’aime tant. Par certains aspects, notamment ce malaise qui s’insinue progressivement à la lecture du roman, il m’a fait penser au style de Yoko Ogawa.
Un récit touchant et dur à la fois.

Feyiu Bi, De la barbe a papa un jour de pluie, Actes Sud, 2004, 121 pages.

En attendant mon retour…

Je n’ai vraiment pas eu beaucoup de temps à consacrer à la lecture et à la rédaction de billets sur ce blog dans les derniers mois. Je vais encore vous abandonner durant quelques semaines à l’occasion de mon voyage de noces, mais ensuite un rythme de publication plus régulier se mettra à nouveau en place.

En attendant, pour vous faire patienter, je vais republier certains billets de mon ancien blog sur ce blog-ci.

En espérant vous inspirer de belles lectures,

Bon mois d’octobre à vous tous,

Loutarwen

La chambre ardente

Un roman de John Dickson Carr.
Paru en 1990.
Première publication du billet: avril 2008.

Miles Despard a 56 ans et souffre de ce que l’on pense être une gastro-entérite. Mais le lendemain matin, on trouve son corps sans vie dan sa chambre. On l’inhume alors dans le caveau familial où reposent déjà neuf générations, au milieu du parc de sa propriété, à Crispen.
Pourtant, une rumeur laisse entendre que sa mort n’est pas naturelle. Dans le doute, Mark, son neveu, propose au docteur Partington, d’effectuer une autopsie. Une nuit, accompagné du gardien de la propriété et d’un ami écrivain, Edward Stevens, il procède à l’ouverture du cercueil. Et la, surprise! Le cadavre a disparu alors que le caveau était scellé. Mieux, l’épouse du gardien prétend avoir entendu Miles converser avec une femme la nuit de son décès. Elle assure meme que cette femme a traversé le mur et qu’elle etait costumée en Marquise de Brinvilliers. Mais faut-il croire aux fantômes ?

Ce livre m’a été offert lors d’un swap. Je ne connaissais ni l’auteur, ni le livre. Le résume m’a semblait intéressant. Je me suis jetée dans ce livre et je n’ai plus pu le lâcher.
J’ai adoré l’atmosphère créée par l’auteur entre réalité et science fiction. On s’attend à tout bout de camps à voir surgir un fantôme et pourtant rien n’est moins sûr. L’Angleterre dans les années 1930, de la brume, un village avec une étrange boutique de pompe funèbre, deux manoirs, deux familles, beaucoup de coïncidences… L’intrigue est prenante et nous tient en haleine du début à la fin. Le style du roman a un peu vieilli puisqu’il date de la fin des années 1930 et j’ai trouvé que ça lui ajoutait encore un charme tout particulier.
C’est une très très belle découverte pour moi. Il va sans dire que je vais m’intéresser à cet auteur de plus près…

Carr John Dickson, La chambre ardente, éditions du Masque, 2003, 254 pages.

Au-delà du mal

Un roman de Shane Stevens.
Paru en 2009 aux éditions France Loisirs.
Première parution aux États Unis en 1979.

Thomas Bishop est interné depuis quinze ans en institut psychiatrique suite à l’assassinat de sa mère, alors qu’il était encore un enfant de dix ans. Avec une soif de vengeance sans bornes, il établit un plan machiavélique afin de s’échapper de l’hôpital et de mener à bien la mission dont il croit être investi. Il entame un périple meurtrier à travers tous les États-Unis. La rumeur, puis la psychose enfle, tandis que Bishop sème la mort. La police s’organise, même la mafia et la presse se joignent à eux, et lance une immense chasse à l’homme.

Avec Au-delà du mal, Shane Stevens – qui est très vraisemblablement un pseudonyme – a écrit un des romans fondateurs du roman de serial-killer. Moi qui suis une grande amatrice du genre, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman. C’est un pavé de plus de 900 pages, mais dès les premières pages, on est pris dans la frénésie de la course poursuite. Tantôt dans l’esprit de Thomas Bishop, tantôt dans l’esprit de ceux qui le poursuivent, on cherche à comprendre ce qui a mené cet homme à devenir ce qu’il est, comment les médecins qui l’on soigné durant toutes son adolescence ont pu ne rien soupçonner. Les passages du roman où le lecteur se retrouve dans la tête de Thomas Bishop sont particulièrement éprouvant, on  pourrait presque comprendre son raisonnement, on se sent rapidement mal à l’aise…

Toute l’Amérique se ligue bientôt contre le serial-killer: la police, la mafia, les journalistes, … Chacun espère le retrouver au plus vite et récolter les éloges. Adam Kenton est un des meilleurs journalistes d’investigation de Newstime. Il est rapidement détaché sur cette enquête et il a carte blanche dans la mesure où il arrive à dénicher Thomas Bishop avant tout le monde. Mais pour ne pas être accuser de rétention d’information par la police, il collabore plus ou moins et est totalement lâché par son entreprise qui niera tout en cas de complications.

Le roman est très bien écrit, les pages se tournent presque toutes seules. On attend le dénouement avec impatience. Qui est-ce qui va retrouver Thomas Bishop? Un très bon thriller que je conseille vivement aux amateurs d’histoire de serial-killer!

Stevens Shane, Au-delà du mal, éditions France Loisirs, 2009, 967 pages.


Le convoi de l’eau

Un roman d’Akira Yoshimura.
Paru en 2009 aux éditions Actes Sud.

Japon. Un homme étrange s’engage au sein d’une équipe chargée de construire un barrage de haute montagne. Il cherche à fuir son passé.
Perdu dans la brume, au fond de la vallée choisie pour abriter le lac de retenu, un hameau aux immenses maisons aux toits recouverts de mousse verte épaisse. Mais les travaux ne peuvent pas être remis en question par cette découverte: le hameau sera englouti sous les eaux.

Le narrateur est un homme mystérieux dont on découvre l’histoire au fil des pages. Parti de la ville, cherchant la solitude et fuyant les hommes, il s’est engagé dans le chantier du barrage K4. Dans ce hameau perdu au creux des montagnes et qui n’a été découvert que récemment, il trouve un écho à sa vie passée. Les habitants semblent fuir toute civilisation extérieure.
Les ouvriers et les ingénieurs s’installent sous des tentes, construisent des baraquements en bois et puis les travaux sont lancés avec leur lot de désagréments pour les habitants du hameau. Ces vagues de centaines d’ouvriers qui ont déferlé dans la petite vallée afin de procéder au sondage du terrain et aux travaux d’aménagement de voies de communication bousculent la vie des villageois même si ces derniers tentent au maximum de poursuivre leur paisible existence. Mais le destin du hameau est scellé…
Les couleurs et les paysages décrits dans ce roman sont absolument magnifique. Voilà bien longtemps que je n’avais plus lu un roman japonais. J’en avais presque oublié la teinte si particulière. Mais Akira Yoshimura m’a vite replongé dans cette atmosphère si typique et que j’apprécie tant. Les couleurs vives et éclatantes  sont mises en opposition à des couleurs pastels oniriques… L’humidité omniprésente  tout au long du roman, que ce soit par la pluie ou le fleuve, confère à ce roman une poésie toute particulière. Et même dans la description de l’horreur, même si aucun détail n’est épargné au lecteur,  la plume de l’auteur est douce et précise.
Un vrai régal pour une amatrice de littérature japonaise comme moi!

Yoshimura Akira, Le convoi de l’eau, Actes Sud, 2009, 174 pages.