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Lumière pâle sur les collines

Un roman de Kazuo Ishiguro.
Paru en juin 2009 aux éditions Folio Gallimard.

Lumière pâle sur les collines

Etsuko est une Japonaise qui vit en Angleterre depuis plusieurs années. Elle a deux filles. L’aînée, Keiko, est issue de son premier mariage avec un Japonais et est née au Japon. Elle a eu beaucoup de mal à s’adapter au nouveau mari de sa mère, un Anglais, et à sa nouvelle vie. La cadette Niki, est née de ce second mariage et n’a jamais été très proche de sa soeur aînée. Le roman s’ouvre sur le suicide de Keiko…

Face au suicide de sa fille aînée, Etsuko se replonge dans ces souvenirs. Elle cherche une explication à ce drame, se sentant coupable du malheur de sa fille. C’est dans le Japon de l’après-guerre, à Nagasaki, encore marquée par les traumatismes de la bombe qu’elle nous emmène. A l’époque, elle était mariée à Jiro, un Japonais, et enceinte de Keiko. Elle s’était liée d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, plus âgée qu’elle et qui avait déja une petite fille, Mariko…

C’est avec Auprès de moi toujours que j’avais découvert Kazuo Ishiguro. C’est lui qui m’a véritablement donné envie de me pencher plus avant sur la littérature japonaise. Lumière pâle sur les collines est son premier roman, paru pour la première fois en France en 1984. J’aime sa plume, son style dépouillé, sa manière de ne jamais rien affirmer ou confirmer, les non-dits, … Cette impression de blancheur, de pâleur qui ressort de ces romans. Tout est mystérieux, on ne peut que s’imaginer ce qui s’est passé, tenter d’y trouver une explication rationnelle. Comme Auprès de moi toujours, ce roman est vraiment envoutant. Lorsqu’on lit Kazuo Ishiguro, on n’en sort jamais indemne…

Auprès de moi toujours

Un roman de Kazuo Ishiguro
Paru en 2006 aux éditions des Deux Terres.

Auprès de moi toujours

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham, une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.
Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d’une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes.

Que dire de ce roman sans en dire trop. La quatrième de couverture est en cela parfait,- pour une fois -, il n’en dit ni trop peu, ni trop et laisse au livre tout son mystère. C’est avant tout ce mystère que j’ai adoré. On entre dans l’histoire sans jamais y être totalement, on ne sait pas exactement de quoi parle Kath, on essaie de s’imaginer à quoi correspond cette fameuse école et pourquoi ces enfants sont sur-protégés et qualifié d’êtres à part. Ce n’est que très progressivement que l’on comprend, bribes par bribes, de quoi il s’agit. Et ne compter pas sur moi pour vous révéler le fin mot de l’histoire… ça en gâcherait toute votre lecture.
Un roman que je recommande chaudement à tous ceux qui aime les romans d’anticipation – mais pas seulement parce que moi je n’aime pas du tout l’anticipation d’habitude – et à tous ceux qui aime la littérature japonaise Même si l’auteur habite en Angleterre, on y retrouve cette pureté, cette blancheur si caractéristique de cette littérature et que j’apprécie particulièrement.
Ishiguro Kazuo, Auprès de moi toujours, éditions des Deux Terres, 2006, 440 pages.