Un roman d’Arnaldur Indridason.
Paru en 2000.
Un cadavre est retrouvé à Reykjavik. L’inspecteur Erlendur est dépêché sur les lieux. Il pense dans un premier temps à un meurtre bête et méchant, sans réelle motivation. Mais l’ordinateur de la victime, un certain Holberg, est bourré d’images pornographiques et l’inspecteur découvre une photographie de la tombe d’une enfant de quatre ans dans un tiroir du bureau. Au fil de ses investigations, le lien avec une affaire de viol de plus de quarante ans est fait. Et l’inspecteur Erlendur se retrouve bientôt à la « cité des jarres », une abominable collection de bocaux renfermant des organes humains dans le sous-sol de l’université…
Ce roman n’est pas mon premier polar islandais, mais il marque ma découverte d’un nouvel auteur Arnaldur Indridason, que je suivrais très attentivement dorénavant. Voilà plusieurs années que j’avais envie de le découvrir et que l’occasion ne s’était pas présentée. Mais en passant à côté de ce roman au Salon du Livre 2011, j’ai craqué. Et j’ai eu raison! J’ai tout simplement adoré le style de cet auteur. L’écriture est calme et posée, un peu à l’image du récit calme et long comme un hiver du grand nord.
L’inspecteur Erlendur est un homme torturé. Divorcé, il n’a quasiment aucun contact avec sa femme et son fils. Seule, sa fille, Eva Lind lui rend visite de temps à autres. Mais Eva Lind est une droguée, violente et déboussolée. Les rapports entre le père et la fille sont particulièrement conflictuels, voire violents. Surtout quand ce dernier apprend qu’elle est peut être enceinte…
Pour compenser, Erlendur se plonge dans le travail. C’est un être borné, qui s’entête lorsqu’il sent que quelque chose s’ouvre à lui. Il ne lâche aucune piste, et surtout pas la plus ténue d’entre toute, la photographie de la tombe de la petite Audur. Mais les secrets de famille sont bien gardés en Islande, surtout dans les petits villages où l’enquête mène Erlendur. Personne ne parle, tout le monde se tait et peu d’informations filtrent pour aider Erlendur dans son enquête. Mais Erlendur est un homme de terrain borné et à la patience inégalable…
Tout au long du roman, l’ambiance est grise et pluvieuse, l’automne est particulièrement humide à Reykjavik. Cela participe à l’ambiance générale, noire et pesante. Mais on ne trouve pas de scène de tortures, de sang qui coule, de description médicale et froide de cadavre, de voyeurisme morbide dans ce roman. On y trouve bien pire, l’horreur au quotidien. Les monstres se cachent parmi nous. Et les victimes, contrairement à leur bourreaux, semblent condamnés à perpétuité.
Un très bon polar, un réel coup de coeur!
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Pour les curieux:
Un autre auteur islandais Arni Thorarinsson Le temps de la sorcière
Il est dans ma PAL depuis un moment mais je n’arrive pas à me décider à le lire !!! Et ce serait mon premier polar islandais … j’ai déjà lu des romans d’auteurs de ce pays mais pas encore de polar !
@ Joelle: Pour une découverte des polars islandais, je pense que c’est un bon choix 😉