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Bonne nuit mon tout-petit

Un album de Soon-hee Jeong.
Paru en 2008 chez Didier Jeunesse.

Bonne nuit mon tout-petit de Soon-hee Jeong

Il est l’heure de s’endormir. Maman berce son tout-petit en lui racontant comment les animaux autour d’eux se sont déja endormis. Jusqu’à ce que bébé s’endorme et rêve de tous ses animaux…

Une fois n’est pas coutume, ce sont les magnifiques illustrations de cet album qui m’ont donné envie de l’emprunter à la bibliothèque pour le lire à Little Miss Sunshine. La nuit est tombée, la couleur bleue berce tout l’album… Les dessins se fondent dans le bleu de la nuit. Toute la nature s’endort, Maman berce son Tout-Petit lové au creux de ses bras, le temps semble s’arrêter…

Le texte est simple et répétitif, il sonne un peu comme une jolie comptine. Il est d’ailleurs inspiré d’une berceuse populaire coréenne. Ce livre dégage une grande douceur…

Un livre bijou à lire aux tout-petits juste avant de s’endormir…

Promenons-nous dans les bois

Un album de Frédéric Stehr.
Paru en 1990 à l’Ecole des Loisirs.

Promenons-nous dans les bois de Frédéric Stehr

Deux petits oursons partent jouer dans les bois contre l’avis de Papa Ours. Tout va pour le mieux tant que le loup n’y est pas…

Voilà un album que j’ai adoré avoir entre les mains et lire à Little Miss Sunshine. Il est tout simplement magnifique. Le texte est tiré de la célèbre comptine que l’on chante dans les cours de récréation et les illustrations sont justes magnifiques. Les couleurs sont douces, les oursons sont très attachant. Et rien de mieux que de chanter le texte pour capter l’attention de bébé.

Les deux petits coquins désobéissants vont avoir la peur de leur vie en entendant le loup s’approcher. Mais finalement, ce n’est que Papa qui leur à jouer un bien mauvais tour.

Un véritable coup de coeur pour Little Miss Sunshine et pour moi!

 

La provision de bisous de Zou

Un album de Michel Gay
Paru en 2009 à l’Ecole des Loisirs

La provision de bisous de Zou de Michel Gay

Zou est sur le point de partir en colonie de vacances pour la première fois. Pour qu’il ne se sente pas trop seul, Papa et Maman lui prépare une provision de bisous. Un pour chaque soir, un autre pour chaque matin et quelques uns en plus pour la route. Une fois dans le train de nuit, en route vers les vacances, Zou commence à ressentir l’absence de ses parents. Discrètement, il sort alors un bisou de sa boite à bisous. Mais Zou n’est pas le seul à se sentir petit et un peu malheureux… 

Ce petit album est vraiment adorable. Zou est un petit zèbre particulièrement attachant. On suit sa première séparation avec ses parents. Mais ses parents ne l’ont pas oublié. Papa et Maman ont préparé de nombreux bonbonbisous pour palier à leur absence. Il s’agit de petits morceaux de papier sur lesquels Papa et Maman ont fait un bisou: Maman sur une face et Papa sur l’autre. On sent aussi bien l’angoisse des parents de laisser partir leur petit que celle du petit qui se retrouve seul sans ses parents pour la première fois. Mais tout se passe pour le mieux puisque grâce à sa boite à bisous, Zou ne ressent pas trop l’absence de ses parents et va se faire de nombreux amis.

J’aime beaucoup les dessins de cet album. Les couleurs sont douces – le blanc et le gris des zèbres contrastent avec les couleurs des accessoires – et les dessins sont très jolis. Le petit zèbre est particulièrement mignon. Un album qui traite de l’amour des parents pour leur petit, de la séparation, mais aussi du partage et de l’amitié.

Un véritable coup de coeur!

 

Noir sur Blanc

Un album éveil de Tana Hoban.
Paru en 1993 aux éditions du Kaleidoscope.

Noir sur Blanc de Tana Hoban

 Voici un imagier tout en noir et blanc – image noire sur fond blanc – parfait pour les tout-petits, dès la naissance. On y trouve une bavette, des couverts, un papillon, une feuille d’érable, un éléphant, un seau, une paire de lunette, des petits gateaux, des clefs, un bébé. 

Ce petit imagier est idéal dès les premiers mois de bébé. Avant de percevoir clairement les couleurs, bébé commence par percevoir les contrastes. Ce petit livre en noir et blanc ne peut qu’attirer bébé. C’est au Salon du Livre, sur le stand de l’Ecole des Loisirs que je l’ai trouvé.

Et ma Little Miss Sunshine s’est tout de suite pris au jeu. A deux mois et demi, elle suivait deja le livre des yeux. Je lui explique ce qu’elle voit et elle regarde. A trois mois, elle commence à vouloir attraper le livre. Elle espère déja pouvoir tourner les pages. La petite taille du livre permet très tôt à bébé de l’attraper et de se l’approprier.

Un coup de coeur pour Maman et Bébé…

Et pour les curieux:

La cité des jarres

Un roman d’Arnaldur Indridason.
Paru en 2000.

Un cadavre est retrouvé à Reykjavik. L’inspecteur Erlendur est dépêché sur les lieux. Il pense dans un premier temps à un meurtre  bête et méchant, sans réelle motivation. Mais l’ordinateur de la victime, un certain Holberg, est bourré d’images pornographiques et l’inspecteur découvre une photographie de la tombe d’une enfant de quatre ans dans un tiroir du bureau. Au fil de ses investigations, le lien avec une affaire de viol de plus de quarante ans est fait. Et l’inspecteur Erlendur se retrouve bientôt à la « cité des jarres », une abominable collection de bocaux renfermant des organes humains dans le sous-sol de l’université…

Ce roman n’est pas mon premier polar islandais, mais il marque ma découverte d’un nouvel auteur Arnaldur Indridason, que je suivrais très attentivement dorénavant. Voilà plusieurs années que j’avais envie de le découvrir et que l’occasion ne s’était pas présentée. Mais en passant à côté de ce roman au Salon du Livre 2011, j’ai craqué. Et j’ai eu raison! J’ai tout simplement adoré le style de cet auteur. L’écriture est calme et posée, un peu à l’image du récit calme et long comme un hiver du grand nord.

L’inspecteur Erlendur est un homme torturé. Divorcé, il n’a quasiment aucun contact avec sa femme et son fils. Seule, sa fille, Eva Lind lui rend visite de temps à autres. Mais Eva Lind est une droguée, violente et déboussolée. Les rapports entre le père et la fille sont particulièrement conflictuels, voire violents. Surtout quand ce dernier apprend qu’elle est peut être enceinte…

Pour compenser, Erlendur se plonge dans le travail. C’est un être borné, qui s’entête lorsqu’il sent que quelque chose s’ouvre à lui. Il ne lâche aucune piste, et surtout pas la plus ténue d’entre toute, la photographie de la tombe de la petite Audur. Mais les secrets de famille sont bien gardés en Islande, surtout dans les petits villages où l’enquête mène Erlendur. Personne ne parle, tout le monde se tait et peu d’informations filtrent pour aider Erlendur dans son enquête. Mais Erlendur est un homme de terrain borné et à la patience inégalable…

Tout au long du roman, l’ambiance est grise et pluvieuse, l’automne est particulièrement humide à Reykjavik. Cela participe à l’ambiance générale, noire et pesante. Mais on ne trouve pas de scène de tortures, de sang qui coule, de description médicale et froide de cadavre, de voyeurisme morbide dans ce roman. On y trouve bien pire, l’horreur au quotidien. Les monstres se cachent parmi nous. Et les victimes, contrairement à leur bourreaux, semblent condamnés à perpétuité.

Un très bon polar, un réel coup de coeur!

Pour les curieux:

Un autre auteur islandais Arni Thorarinsson Le temps de la sorcière

Auprès de moi toujours

Un roman de Kazuo Ishiguro.
Publié en 2006 aux éditions des Deux Terres.

Durant leur enfance, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham. Nichée dans la campagne anglaise,  cette école idyllique surprotège ces enfants. Le monde extérieur leur est présenté comme dangereux. Ils sont élevés dans l’idée qu’ils sont des êtres à part. On fait extrêmement attention à eux, leur bien-être personnel apparait comme essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreront un jour. Mais aucun d’entre eux ne sait pour quelles raisons on les a réuni… Bien des années plus tard, Kath se replonge dans leur vie de l’époque à Hailsham et tente de trouver un sens à leur passé commun.

Que dire de ce roman sans en dire trop. Pour une fois, la quatrième de couverture est parfait, il n’en dit ni trop peu, ni trop et laisse au livre tout son mystère. C’est avant tout ce mystère que j’ai adoré. On entre dans l’histoire sans jamais y être totalement, on ne sait pas exactement de quoi parle Kath, on essaie de s’imaginer à quoi correspond cette fameuse école et pourquoi ces enfants sont sur-protégés et qualifié d’êtres à part. Ce n’est que très progressivement que l’on comprend, bribes par bribes, de quoi il s’agit. Et ne compter pas sur moi pour vous révéler le fin mot de l’histoire… ça en gâcherait toute votre lecture.
Un roman que je recommande chaudement à tous ceux qui aime les romans d’anticipation – mais pas seulement parce que moi je n’aime pas du tout l’anticipation d’habitude – et à tous ceux qui aime la littérature asiatique. Même si l’auteur habite en Angleterre, on y retrouve cette pureté, cette blancheur si caractéristique de cette littérature et que j’apprécie particulièrement.
Un livre à lire de toute urgence!

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Un film d’animation de Hiromasa Yonebayashi.
Sortie en janvier 2010.

Arrietty et sa famille sont des chapardeurs. Des petits êtres minuscules qui vivent de la chaparde sous le plancher des vieilles maisons. Ils prennent juste ce dont ils ont besoin pour vivre et en très petite quantité pour passer inaperçu aux yeux des habitants. La vieille maison en bois entouré d’un immense jardin, où vit la petite famille se situe dans la banlieue de Tokyo. Un jour, Sho un jeune garçon atteint d’une maladie de coeur vient vivre dans la maison pour prendre du repos avant la grande opération. Inévitablement, Arrietty et Sho se rencontrent…

Ce nouveau film du studio Ghibli est un pur délice. Il est inspiré du roman de Mary Norton The Borrowers paru en 1952. C’est avec beaucoup de bonheur que je me suis laissée emporter dans le monde poétique des chapardeurs. Arrietty, jeune adolescente curieuse et malicieuse, met sa famille en danger à trop vouloir s’approcher des êtres humains. Mais Sho est si intriguant pour la jeune fille. Une amitié hors norme finit par lier les deux adolescents.

Comme dans tous les animés du studio Ghibli, le thème de l’écologie est largement abordé. Les chapardeurs sont une espèce en voie de disparition et qui d’autre qu’un adolescent malade du coeur et lui même en danger de mort peut comprendre ce que ressent ce petit peuple. Il s’agit également d’un parcours initiatique pour la jeune Arrietty: elle apprend la chaparde avec son père, découvre les dangers de la vie et les conséquences de ces actes.

L’histoire d’Arrietty est très simple, un peu comme dans Totoro. Mais le graphisme est vraiment impressionnant. Les couleurs sont éclatantes. Ce film est un pur moment de bonheur et de douceur.  Et puis j’ai envie de donner une mention spéciale à la très jolie chanson d’Arrietty interprétée par une Française Cécile Corbel.


Cécile Corbel – Arrietty’s Song (MUSIC JAPAN) 04.07.2010
envoyé par feilunhai296. – Regardez la dernière sélection musicale.

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Et pour les curieux:

La disparue de Noël

Un roman d’Anne Perry.
Paru en 2005 aux éditions 10/18.

Les fêtes de Noël approchent. Alors qu’Omegus Jones a invité quelques personnes dans sa propriété, Gwendolen Kilmuir, une jeune veuve, quitte précipitamment la salle de réception suite à une cruelle remarque d’Isobel Alvie. Le lendemain, Gwendolen est retrouvée morte dans le lac de la propriété. Elle s’est jetée du petit pont en bois… L’infortunée Isobel Alvie est rapidement jugée coupable et mis au ban de tous. Il ne reste que Lady Vespasia pour la soutenir. Mais Omegus Jones a une idée pour qu’elle puisse racheter sa faute: un voyage expiatoire jusqu’au Nord de l’Ecosse afin de prévenir la mère de la défunte…

Voilà bien longtemps que je ne m’étais plus plongé dans l’univers victorien d’Anne Perry. J’avais acheté ce roman qui fait partie de la Série de Noël à la même période l’an dernier, mais je n’avais jamais eu l’occasion de m’y plonger avant Noël. Je l’avais donc mis de côté pour mieux le lire cette année…

Ce court roman raconte donc le voyage expiatoire de la jeune Isobel Alvie afin de se racheter de ses fautes aux yeux de la société. C’est leur hôte, Omegus Jones, qui est à l’origine de cette idée, elle-même inspirée des procès médiévaux. Si Isobel parvient au terme de son voyage, les autres lui pardonneront et ne pourront plus reparler de ces tristes événements sans se voir eux-même ostracisés. Cette idée afin d’empêcher les invités d’Omegus de se répandre en commérage m’a semblé délicieuse…

Lady Vespasia, amie d’Omegus Jones et d’Isobel Alvie, décide d’aider cette dernière dans son dangereux périple. Elles prennent donc toutes les deux la route vers l’Ecosse, d’abord en train, puis en bateau et enfin à cheval. Elles traversent des paysages enneigés absolument splendides, mais terrifiant par le froid et sa nature sauvage et isolée. Le périple est long et dangereux, même si ce n’est pas forcément la peur du voyage qui se fait le plus sentir, mais la peur de la réaction de la mère de Gwendolen au terme du périple.

Anne Perry dresse ici encore un portrait magistral de la société victorienne. Ce court roman attaque tout particulièrement l’hypocrisie de la « bonne » société londonienne de cette époque. Mais ce roman traite aussi et avant tout de l’exclusion… Une très belle lecture en attendant Noël!


Soie

Un roman d’Alessandro Baricco
Paru en2001
Première publication du billet: décembre 2007.

1860. Nous sommes en pleine révolution industrielle en France. Mais malgre la croissance Plus que le mortel ennui d’une vie répétitive, c’est une indifférence, une absence de résistance à la vie que Baricco suggère en ouvrant son roman par quelques phrases laconiques, purement énonciatives. Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur repu qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui. Voyageur en quête d’œufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d’effectuer une expédition « jusqu’au bout du monde ». Or, en 1861, la fin du monde, c’est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme, et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c’est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d’une femme mystérieuse. À la fin du roman, plusieurs années se sont écoulées, qui ont paru un battement de cils raconté en douceur par une voix neutre qui a fait défiler sous nos yeux, tels des panneaux de papier de riz, les séquences successives de cette vie impalpable traversée par des personnages d’ombre subtile.

Ce livre m’a été conseillé par Allie lorsque j’avais lu et critiqué Neige de Maxence Fermine. Depuis, j’ai lu beaucoup de très belles critiques sur ce court roman et toutes avaient raison, l’histoire est vraiment très belle, l’écriture simple et claire, les répétitions martèlent les voyages d’Hervé de Joncour. Années après années, on voit ce jeune homme partir au Japon et revenir au fil des saisons avec toujours le même rythme et toujours la même obsession: une femme mystérieuse.
Une histoire d’amour impossible et sensuelle. L’histoire d’une obsession qui fera braver bien des dangers à Hervé de Joncour… Une histoire pleine d’allée et venue, de redites, de poésie.
Un beau et court roman à savourer lentement, au rythme des voyages du héros de l’histoire…

Baricco Alessandro, Soie, éditions Gallimard Folio, 2001, 142 pages.

Faërie

Un roman de Raymond E. Feist
Paru en 1988.

Phil est écrivain, mais écrit régulièrement des scenarii pour Hollywood. Gloria est actrice. Lassés de leur vie trépidante à Hollywood, ils décident de trouver le calme d’une vie à la campagne en achetant une très jolie ferme isolée dans les bois, la maison du vieux Kessler. Gabbie, la fille du couple, adolescente, n’est pas vraiment ravie de ce changement de situation, mais sa vision des choses évolue rapidement lorsqu’elle rencontre le beau et jeune voisin, Jack. Sean et Patrick, les jumeaux profitent du terrain autour de la maison pour jouer au base-ball et partent régulièrement en expédition dans les bois. Mais dans les bois, autour de la colline du Roi des Elfes, se cachent des forces obscures…

Une vieille ferme dans les bois, une famille presque parfaite avec une jeune et belle adolescente, des garçons turbulents et plein de vie, un chat, un chien et une ombre qui se déploie petit à petit jusqu’à totalement recouvrir ce petit monde de ces contours flous et oppressants. Impressions, visions, sensations, comme l’ombre, le trouble envahit petit à petit le lecteur. Entre merveilleux et horreur, l’un étant toujours étroitement lié à l’autre, Raymond Fesit nous fait glisser dans son monde. On pense inévitablement aux contes qui ont bercés notre enfance, mais qui se transforment ici en cauchemars. Par divers aspects, notamment l’atmosphère qui y règne, le récit m’a fait penser au romantisme allemand du XIXème siècle.

J’ai découvert Raymond Feist avec ce magnifique roman.  J’ai dévoré les quelques 600 pages de ce pavé en moins d’un mois, un record actuellement pour moi. Je n’avais plus aucune envie de le lâcher.

Un véritable coup de coeur!

Feist Raymond E., Faërie, éditions Bragelonne, Milady, 2007, 632 pages.