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Lumière pâle sur les collines

Un roman de Kazuo Ishiguro.
Paru en juin 2009 aux éditions Folio Gallimard.

Lumière pâle sur les collines

Etsuko est une Japonaise qui vit en Angleterre depuis plusieurs années. Elle a deux filles. L’aînée, Keiko, est issue de son premier mariage avec un Japonais et est née au Japon. Elle a eu beaucoup de mal à s’adapter au nouveau mari de sa mère, un Anglais, et à sa nouvelle vie. La cadette Niki, est née de ce second mariage et n’a jamais été très proche de sa soeur aînée. Le roman s’ouvre sur le suicide de Keiko…

Face au suicide de sa fille aînée, Etsuko se replonge dans ces souvenirs. Elle cherche une explication à ce drame, se sentant coupable du malheur de sa fille. C’est dans le Japon de l’après-guerre, à Nagasaki, encore marquée par les traumatismes de la bombe qu’elle nous emmène. A l’époque, elle était mariée à Jiro, un Japonais, et enceinte de Keiko. Elle s’était liée d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, plus âgée qu’elle et qui avait déja une petite fille, Mariko…

C’est avec Auprès de moi toujours que j’avais découvert Kazuo Ishiguro. C’est lui qui m’a véritablement donné envie de me pencher plus avant sur la littérature japonaise. Lumière pâle sur les collines est son premier roman, paru pour la première fois en France en 1984. J’aime sa plume, son style dépouillé, sa manière de ne jamais rien affirmer ou confirmer, les non-dits, … Cette impression de blancheur, de pâleur qui ressort de ces romans. Tout est mystérieux, on ne peut que s’imaginer ce qui s’est passé, tenter d’y trouver une explication rationnelle. Comme Auprès de moi toujours, ce roman est vraiment envoutant. Lorsqu’on lit Kazuo Ishiguro, on n’en sort jamais indemne…

La route du thé et des fleurs

Un récit de voyage de Robert Fortune.
Première parution de l’édition originale en 1852
Paru en 2001 aux éditions Petite Bibliothèque Payot.

La route du thé et des fleurs

Robert Fortune (1813 – 1880) est un botaniste écossais.  A  la fin des années 1840, c’est lui que la couronne d’Angleterre a dépêché pour « voler » des plants de thés en Chine afin de les implanter en Inde, sur les contreforts de l’Himalaya. Il s’agit de son journal de voyage, dans lequel il raconte étapes par étapes, ses ressentis, ses aprioris, ses techniques, ses aventures,…

Ce n’est plus un secret, le thé est une de mes passions. C’est avec beaucoup de joie que je me suis plongée dans ce récit de voyage.  J’avoue que j’attendais beaucoup de ce récit et que j’ai été quelque peu déçue par son manque de technicité.

C’est un très beau récit de voyage. Robert Fortune nous décrit bien ce que pouvait être la vie en Chine dans les contrées qu’il visite. On y comprend notamment beaucoup sur la perception que les Chinois avaient des étrangers occidentaux, mais aussi la vision qu’avaient les occidentaux, à travers le regard de Robert Fortune, des Chinois. C’est avec beaucoup de plaisir que l’on découvre les moeurs des uns et des autres. Mais Robert Fortune n’y parle pas que de thés. Il nous mène aussi à la quête de plantes et d’arbres encore inconnus en Europe à cette période. Il envoie les graines et les jeunes plants directement en Angleterre ou plus régulièrement par bateau en Inde. Je tiens aussi à souligner la beauté des paysages décrits, on voyage vraiment depuis notre salon…

Ce qui m’a un peu déçue, c’est l’absence de certains chapitres du manuscrit d’origine. Toute la partie sur l’aspect plus technique de la théiculture et des techniques de dégustations de l’époque n’a pas été retranscrites. Il en résulte donc un livre très peu technique, très descriptif, à la portée de tous. On peut toujours espérer une édition complète un jour…

Un beau voyage au pays du thé à la portée de tous…

Fortune Robert, La route du thé et des fleurs, Petite bibliothèque Payot, 2001, 206 pages.